Ce gouvernement du « Roi » de la Cour n’a pas fini d’inquiéter. Jamais dans l’histoire de notre république, avons-nous été dirigés par des administrateurs d’une telle incompétence. Ni ce snobisme populaire des citoyens de la ville sainte de Cheikh Ahmadou Bamba, lors de la récente visite présidentielle, ni la brouille ascendante entre l’édile de la capitale de notre pays et l’État, sans oublier l’ire et la complainte de nos agriculteurs… rien de tout cela n’a ouvert et fouetté la conscience de ces gouvernants. Adeptes d’un tâtonnement sans fin.
Le Khalife des Mourides, Touba et le « Roi »
La visite que vient d’effectuer le « Roi » de la Cour à Touba, à l’occasion du Magal 2015, est riche d’enseignements. Il y’a lieu de dénoncer cette communication mensongère, orchestrée par des politiciens, et non des politiques, autour du grand marabout mouride. Tout en manipulant avec des sonnantes et trébuchantes, une presse corrompue. Combien de fois avons-nous été faussement informés par la majorité des quotidiens de la place?
Pour les non-amnésiques, immédiatement après le verdict du procès de Karim Wade à la CREI, le condamnant à six (06) ans de prison ferme, Maître Wade avait sonné, deux jours après, une mobilisation prévue à la place Obélisque. Mais, c’était ne pas compter avec les acolytes de notre presse, prêtant au Khalife Général des mourides ce conseil à Wade : » Surseoir à son initiative ». Radios, journaux et télévisions divulguèrent cette fausse information, émanant d’un proche épidermique de Serigne Sidy Moctar Mbacké. Qui n’était au courant de rien, donc, qui n’avait rien ordonné. En bon talibé, la Pape du Sopi fit demi- tour et décommanda son meeting.
Le second coup d’un scénario identique eut lieu après la libération provisoire du jeune marabout Serigne Assane Mbacké, un détenu d’alors à la prison de Diourbel. Les comploteurs, toujours sous la baguette trompeuse de ce même petit-fils de Khadimou Rassoul, très proche du Khalife, politicien et de surcroît apériste jusqu’aux os, ont réussi à inventer cette fameuse audience des progénitures maraboutiques, sous la conduite du nouvel élargi.
A ces hôtes, nous dit-on, S.S.Moctar Mbacké a jeté des vertes et pas mûres. Les sommant d’aller rejoindre champs et daaras. En vérité, ce n’était que purs mensonges, car, le Khalife n’avait jamais en ces temps vu et reçu ces derniers. Et pourtant, cette fois-ci également, la nouvelle a été bien diffusée.
L’Accueil de Touba
Le troisième forfait qui coûta cher au « Roi » de la Cour, a eu lieu Jeudi, 26 Novembre 2015, lorsque ce dernier rendait visite au Khalife des mourides. Presque à travers toute la presse, nous avions compris un message du grand marabout, exhortant les nombreuses populations de Touba, à un accueil royal du premier magistrat du pays. Ceci, à travers une forte mobilisation.
Tissu de contre-vérités, cette chanson avait tympanisé et bousculé lecteurs, auditeurs et téléspectateurs. Or, le Saint-homme n’avait rien déclaré. Mais, les citoyens du terroir, ayant découvert le modus opérandi des « dealers », ont tout bonnement balayé d’un revers de la main le mot d’ordre de ces chasseurs de primes, fortement relayé par des confrères sans éthique, ni vertu. Évidemment avides d’une richesse de Crésus, quelque soit sa provenance. Le « Roi » de la Cour paya les pots cassés, d’une impopularité historique : de l’héliport où a atterri l’hélicoptère présidentiel à le demeure du vénéré Khalife, pratiquement personne n’est sorti. Étaient plus visibles les gendarmes et policiers en faction.
Le Riz local en Rade
De ce tohu-bohu autour de Plan Sénégal Emergent (PSE) à l’alléchante apologie inhérente à cette prochaine auto-suffisance alimentaire, le gouvernement du Sénégal n’a rien trouvé de mieux que de préférer le riz étranger (Parfumé) au riz cultivé au Sénégal. Afin de satisfaire les communautés mouride, tidjane et celles d’autres confréries, lors de leurs grandes cérémonies. Toute cette manne financière (des Milliards !) au bénéfice d’opérateurs économiques d’ailleurs, pouvait économiquement booster ce secteur agricole autochtone. Voilà la raison de cette frustration et l’ire médiatisées de nos agriculteurs. Détenant par devers eux-mêmes des milliers de tonnes de riz, toujours non-commercialisées. Si c’est à travers de tels choix et stratégies économiques, nous comptons réussir une auto-suffisance alimentaire en 2016/2017, ce n’est pas pour demain la veille. Ce PSE, disait l’autre, est un frère siamois au rêve.
Khalifa Sall et L’État
Si vouloir conquérir électoralement Dakar est une des priorités de ce régime, les méthodes utilisées sont indécentes, inélégantes et injustes. Refuser à Khalifa Sall des emprunts obligataires, lui arracher la gestion des ordures, diminuer monétairement tout ce qui revient à la ville de Dakar, afficher sans scrupules une obstruction voire une hostilité à son égard au plan international (Johannesburg), sont des actes politico-politiciens qui n’honorent pas du tout des administrateurs responsables. Vraiment, acceptons qu’aujourd’hui, après près de quatre années de dirigisme, Le « Roi » et sa Cour pataugent dans les, méandres d’une incompétence avérée.
Elhadj Yvon Mbaye
Journaliste-formateur
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