Sommet de Paris: « Le Sénégal et l’Afrique récoltent le fruit d’une ambition affichée par Macky » (Ansou Sané)

La semaine dernière, Paris, la capitale de la France, a accueilli une quarantaine de gouvernants qui y se sont réunis pour tenter de faire face aux problèmes de surendettement et de changement climatique : Ainsi, les dirigeants du nord et du sud se sont mobilisés pour jeter les bases d’une refonte de l’architecture mondiale née de la seconde guerre mondiale, dans le but affiché d’enrayer à la fois la pauvreté et le réchauffement de la planète.

A la fin de ce sommet et à l’heure du bilan, des avancées positives ont été notées même si, comme toujours, les résultats issus de telles rencontres internationales suscitent des niveaux d’appréciation variables et à des degrés variés suivant le camp où l’on se trouve. Tout de même, l’on retiendra, pour le sommet de Paris, quelques points positifs :

• La mobilisation d’une enveloppe de 6350 milliards au profit des pays les plus vulnérables dans le cadre de la lutte contre les changements climatiques ;
• Le lancement d’un fonds vert pour la protection des forêts ;
• Un consensus fort pour une réforme en profondeur du système financier mondial afin de le rendre plus efficace, plus équitable et plus adapté au monde d’aujourd’hui.

Au-delà de ces résultats satisfaisants, force est de reconnaitre aussi qu’à l’occasion de ce sommet, deux pays africains se sont retrouvés sur la sellette pour avoir bien tirer leur épingle du jeu : il s’agit de la Zambie et du Sénégal.

Pour la Zambie, ce pays a eu des résultats concrets portant sur la restructuration de sa dette. Pour rappel, la crise de la pandémie liée à la covid 19 avait affecté tous les pays du monde avec des conséquences dramatiques au plan financier et économique pour toutes les économies entrainant, sur le plan social, des difficultés en terme d’inflation, de cherté du cout de la vie, de rareté des denrées de première nécessite.

Contrairement à de rares économies, à l’image de celle du Sénégal, qui ont su mettre en place des mécanismes de résilience pour échapper à la récession, la Zambie avait connu un effrontément de son économie, le pays a dû faire face à la dévaluation de sa monnaie (le kwacha) et à une inflation galopante, la monnaie avait perdu plus de 45% de sa valeur par rapport à l’euro. Pour l’aider à surmonter les conséquences de cette situation, les créditeurs publics et privés de la Zambie ont décidé, au terme du sommet de paris, de restructurer sa dette publique à hauteur de 6,3 milliards de dollars US pour accompagner l’économie de la Zambie qui avait connu un défaut de paiement.

Contrairement à la Zambie, le Sénégal a été hissé au sommet des Etats qui ont bénéficié des résultats concrets de cette conférence de Paris, conséquence non pas d’une aide pour une sortie de crise résultante d’une faillite économique, mais plutôt pour les pas de géant qu’il a posé pour promouvoir une politique de transition écologique avec le mix énergétique. Ainsi, le Président Macky SALL est reparti avec la conclusion d’un accord pour un financement de 2,5 milliards du groupe des partenaires internationaux composé essentiellement de la France, de l’Allemagne, de l’UE, des Etats Unis, du Canada, du Royaume Uni.

Comme le disait le Président Macky SALL, notre pays va ainsi recevoir ce montant « afin de porter la part des énergies renouvelables en capacité installée à 40% de son mix électrique d’ici 2030 »
Le Sénégal récolte ainsi le fruit d’une vision et d’une ambition affichée par le Président de la République, Monsieur Macky SALL qui, dès son avènement à la tête du pays et face aux émeutes de l’électricité, occasionnées par des centaines d’heures de délestages auxquelles faisait face les populations, avait fait le pari de travailler à une souveraineté énergétique. Ainsi, est née, sous son impulsion, l’ère du mix énergétique.Etgrâce à des investissements structurants et à une politique soutenue de l’Etat, la part du mix est aujourd’hui portée à 22% et les fruits de cette ambition sont visibles notamment avec l’inauguration de centralesolaire deTaiba. Avec ces ouvrages, combiné au projet du BRT, le Sénégal est définitivement rentré dans le cercle des pays qui ont engagé le cap de la transition écologique.
C’est donc un pari gagnant du Président Macky SALL qui vient d’être reconnu par la communauté internationale des bailleurs et par tous les acteurs (ONG, association) intervenants dans la défense du climat et dans la promotion des énergies renouvelables.

Le second pari gagnant pour le Président Macky SALL, lors de ce sommet, est sans nul doute la concrétisation du principal combat qu’il avait engagé, lorsqu’il portait les destinées de l’Afrique avec la présidence de l’Union africaine, c’est-à-dire la réallocation des DTS.

En effet, pour rappel, parmi les grands dossiers que le Président Macky SALL a défendus, il figurait, en bonne place, la question de la réallocation aux pays africains des droits de tirages spéciaux(TDS). Ces droits constituent l’unité de compte des institutionsfinancières internationales mis à disposition de chaque Etat, en cas de besoin. Ils sont proportionnels au capital de chaque Etat, les pays riches en sont les plus gros détenteurs et avaient promis d’en redistribuer une partie.

Le Président Macky SALL a toujours déploré le peu de progrès dans cette réallocation alors que selon lui « les effets cumulés de la covid 19 et de la guerre en Ukraine rendent encore plus pressent les besoins de liquidité des économies les plus vulnérables. Ainsi, tout son mandat à la tête de l’Union africaine fut marqué, à l’occasion des sommets et des déplacements qu’il avait effectués, par des plaidoyers forts sur cette question tout comme sur celle de la dette, de la souveraineté alimentaire et sanitaire de l’Afrique et du financement des infrastructures en Afrique.

Le sommet de Paris a vu ce plaidoyer se concrétiser à travers la décision du FMI (à effet quasi immédiat) d’accéder au souhait des pays en voie de développement relatif à la réallocation de ces DTS. Ainsi, sur les 100 milliards de dollars de DTS, les 60 sont déjà dans les caisses. C’est donc une fierté pour tous les africains de voir un combat, porté de façon soutenue et engagée par le Président Macky SALL, aboutir à un début de solutions.

Ansou SANE
Directeur général de l’ANRAC.