Sauvons l’entreprise avant d’aider à entreprendre (Par Birame Khoudia Lo)

Absent de la scène médiatique ces derniers jours, Birame Khoudia Lo, fidèle collaborateur de Ousmane Sonko est en deuil. En effet, le leader de l’alliance pour la patrie et l’émergence (Deggu) a perdu sa sœur Mame Diara Lo le vendredi 2 avril 2021 a Saint Louis, puis son demi frère de même mère Cheikh Ibrahima Diop ancien de la Senelec cap de biche à Rufisque. Dans une tribune publiée sur les réseaux sociaux, Birame Khoudia Lo réagit à la politique d’emploi du président Macky Sall. A l’en croire, « le gouvernement doit sauver les entreprises avant d’aider les jeunes à entreprendre ».

In extenso sa tribune

Le rapport de l’ ANSD, le seul du genre sur le recensement général des entreprises qui, en conclusion a mis en exergue les dix maux dont souffrent les unités économiques au Sénégal, nous montre à suffisance le manque d’organisation et de méthode noté sur les PME et PMI. Mais le Président de la République et son gouvernement ne semblent pas comprendre le côté souffrant de notre économie, aveuglés par l’ivresse du pouvoir qui grossit leur incapacité d’arriver à régler le soucis majeur des masses populaires.

La recherche du gain politique dans toutes les actions de développement détourne leur attention de l’essentiel. Face au grand méchant loup qui, harcèle la peuple et particulièrement les jeunes et qui est baptisé « Pauvreté », les gouvernements, à défaut de pouvoir le combattre efficacement, l’encourage et l’utilisent pour asseoir leur domination en affamant pour ensuite annoncer des chiffres pour aiguiser les appétits : prononcer le chiffre trois cent cinquante milliards de francs cfa peut bien susciter des réactions d’espoir chez des individus qui peinent à trouver la dote pour le mariage faute de pouvoir joindre les deux bouts pour les ficeler dans la perspective d’un avenir prometteur.

Au lieu de sauver les entreprises qui éprouvent des difficultés à maintenir leurs employés, de les encourager à en créer en s’appuyant sur des leviers comme la réduction des impôts, le transfert de compétence et de technologie, la transformation digitale et la modernisation des vieilles méthodes pour les pousser dans la sphère du nouveau monde, les gouvernants créent des caisses de distribution automatique de billets au profit de leurs militants ou d’éventuels transhumants sous la menace permanente des contraintes de la précarité.

L’entreprise est affamée, assoiffée, anéantie, asphyxiée par les impôts, concurrencée de manière déloyale par des firmes étrangères soutenues par nos gouvernants, discréditée par le client qui ignore la préférence nationale au point de n’avoir d’autres options que de rendre l’âme. Pendant ce temps, on encourage la création d’entreprises nouvelles avec des chefs qui n’ont pas pris le temps de ramper et à qui on demande de se tenir debout. Le résultat, c’est bien évidemment l’échec. Ainsi le cycle recommence.

Lorsqu’on fait l’état des lieux de nos entreprises en dépensant quatre milliards de nos francs avec le recensement général des entreprises, cela doit nous permettre de dépasser cette description de la situation pour arriver à l’étape de la transformation en utilisant les outils et supports qui permettent de la réaliser : le plus grand mécanicien du monde, détenant toutes les connaissances opérationnelles pour dépanner sa voiture , ne pourra jamais rien faire devant une situation d’arrêt en pleine brousses s’il n’a pas pris le soin au préalable, d’emporter les clefs qui lui permettent de démonter les pièces pour voir la panne, y apporter la solution et remonter avec les mêmes outils pour avancer. Nos dirigeants utilisent l’argent du contribuable pour satisfaire une clientèle politique.

Ainsi, ils ne définissent jamais des référentiels en vue de pouvoir faire une évaluation diagnostique, a mis parcours et finale des projets qui engloutissent des milliers de milliards sans produire des résultats probants. Donc, les solutions, c’est d’abord avoir et savoir la situation de santé économique des entreprises. Il faut en second lieu connaitre le modèle économique développé et les contraintes liées au contexte et à l’environnement. Ensuite l’Etat doit faire une campagne de communication et de sensibilisation sur le patriotisme économique. Il doit également interroger les experts pour recueillir le maximum de données.

Il est important aussi de mettre sur pieds des organes et structures capables d’accompagner efficacement les PME en les transformant pour mettre plus de crédit sur la performance et non sur la taille. Aider de même à introduire progressivement la transformation digitale de l’entreprise pour intégrer les contraintes liées au monde VICA ( volatile, incertain, complexe et ambiguë). Relever le niveau des firmes nationale en matière de transparence, de transversalité pour leur permettre de capter des gains substantiels par des alliances stratégiques avec des entreprises internationales afin de favoriser également les transferts de compétences et de technologies.

Enfin, permettre le catharsis en obligeant un changement qualitatif des méthodes d’enseignement dépassées mais cautionnés par ceux qui y ont obtenus leur diplômes et leur statut et qui s’obstinent à vouloir rester dans le passé. Le nouveau monde exige une remise en cause perpétuelle des connaissances déjà acquises par un renouvellement des méthodes suivant les événements et contraintes qui conditionnent notre existence. La logique effectuale doit guider nos pas avec ses cinq principes qui permettent adaptabilité, la rapidité, l’agilité et la transparence dans toutes nos actions pour le développement durable.

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