Royaume-Uni : Tensions au Foreign Office sur les opérations israéliennes à Gaza

Plus de 300 fonctionnaires du Ministère des Affaires étrangères du Royaume-Uni ont exprimé leur inquiétude concernant une possible « complicité » britannique dans les opérations menées par Israël dans la Bande de Gaza. Selon la BBC, ces fonctionnaires ont été informés de la possibilité de démissionner s’ils désapprouvaient la politique du gouvernement.

Cette mesure fait suite à une lettre interne envoyée au ministre des affaires étrangères, David Lammy, critiquant la vente d’armes à Israël par le Royaume-Uni. La lettre dénonce le « mépris flagrant… pour le droit international » du gouvernement israélien, en mettant notamment en avant les restrictions à l’aide humanitaire à Gaza, l’assassinat de travailleurs humanitaires et l’expansion des colonies en Cisjordanie.

Des diplomates, à Londres et à l’étranger, s’inquiètent du risque d’implications juridiques si le Royaume-Uni est poursuivi. Depuis fin 2023, c’est la quatrième lettre de ce type, témoignant du malaise croissant face à la politique britannique sur Gaza.

Dans une réponse du 29 mai, les hauts responsables Oliver Robbins et Nick Dyer ont reconnu les inquiétudes tout en insistant sur la nécessité, dans les limites de la légalité, de mettre en œuvre sans réserve les politiques gouvernementales. La démission a été suggérée aux fonctionnaires en désaccord profond avec cette ligne, ce qui a provoqué de l’indignation.

Un diplomate anonyme a décrit cette réponse comme témoin d’un recul dans la diversité des opinions internes. Le ministère a affirmé appliquer rigoureusement le droit international à Gaza. Depuis l’arrivée de Keir Starmer, environ 30 licences d’exportation d’armes vers Israël ont été suspendues pour de potentiels risques de violations du droit humanitaire.

Le 19 mai, le Royaume-Uni s’est aligné avec la France et le Canada pour prendre des « mesures concrètes » si Israël n’arrête pas son offensive militaire. Le ministère britannqiue s’engage à fournir des conseils impartiaux et a mis en place un « Conseil de contestation » pour mieux entendre son personnel.

Ces tensions internes illustrent les défis rencontrés par le Royaume-Uni dans la gestion de sa politique sur Gaza, sous l’angle du contrôle international et des dissensions internes. Ce rapport est basé sur des informations publiées par nos confrères d’Anadolu.

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