Au Sénégal, les moins de 20 ans représentent 55% de la population, dont le taux annuel de croissance est de 3,8%. Ainsi, chaque nouveau scrutin est l’occasion d’un renouvellement générationnel du corps électoral. Et le scrutin de février dernier en était un…
Pour la Présidentielle du 24 février dernier, les primo-votants, les
filles en grand nombre, démontrant qu’elles ont voix au chapitre, se sont rendues massivement aux urnes.
Les primo-inscrits sur les listes électorales lors de cette Présidentielle de 2019, représentent près de 3 millions de nouveaux électeurs potentiels sur 6 682 075 de l’ensemble du corps électoral.
Parmi ces primo-inscrits, figurent de jeunes filles appelées primo-votantes. Âgées entre 18 et 21 ans, elles se sont mobilisées dans les bureaux de vote pour exercer leurs premiers droits civiques. Enthousiastes, elles ont fait preuve de mobilisation pour le scrutin du dimanche 24 février 2019.
Au Lycée Galandou Diouf de Mermoz, elles ont assailli les bureaux de vote dès l’ouverture. « Je suis venue très tôt pour voter car, je dois préparer le déjeuner. Et comme c’est la première fois, je voulais savoir
comment m’y prendre pour ne pas durer. On est motivée par l’élection Présidentielle, parce que c’est le grand rendez-vous », explique Arame Fall, 19 ans.
La plupart des primo-votantes dans ce centre ont suivi les cinq (5) candidats à travers les réseaux sociaux. Et, seuls trois (3) candidats ont conquis le cœur des jeunes de la commune de Mermoz-Sacré Cœur. Il s’agit de Idrissa Seck, leader de Rewmi, soutenu par le maire de ladite commune Barthélémy Dias, du président sortant, Macky Sall, et de Ousmane Sonko, leader de Pastef.
Accrochée au sortir de son baptême de feu électoral, Anna Sow, 18 ans, a dévoilé le nom du candidat pour qui elle a voté. « J’ai voté pour le candidat de mon père. Mon papa étant un pro Khalifa Sall, m’a demandé, depuis les Etats-Unis, de voter pour Idrissa Seck », confie-elle.
Contrairement à Anna, Fatou Guèye n’a subi aucune influence de la part de ses parents. Elle a choisi librement d’accorder sa confiance à Macky Sall qui, selon elle, est plus apte à diriger le Sénégal. Au sortir du bureau numéro 5 du centre Galandou Diouf, la jeune fille, la vingtaine épanouie, a défendu sa position. «J’ai voté pour le marron beige, parce qu’il mérite un second mandat. Je suis abonnée à tous ses comptes sur les réseaux sociaux. D’après ce que j’ai vu, il a fait beaucoup de réalisations et c’est important pour nous les jeunes. Ni mon père encore moins ma mère ne m’ont influencée. C’est une décision personnelle et j’assume », clame-t-elle. Mais pour les jeunes sympathisantes d’Ousmane Sonko, l’heure est au changement. L’une d’elles ayant requis l’anonymat, est convaincue que le leader de Pastef est le bon choix, car il incarne l’anti-système. « Nous sommes des jeunes, les espoirs du pays. Sonko est jeune, beau, souriant et réaliste. Je suivais certaines de ses sorties sur Facebook et les sites web. Il m’a séduite et je vais voter et faire voter mes amis pour qu’il gagne », fait-elle savoir.
Même si beaucoup parmi elles n’ont pas jeté un œil dans les programmes des candidats, ces jeunes filles ont été toutes motivées à l’idée de participer pour la première fois à un scrutin présidentiel. Elles sont sorties en masse, et ont voté dans une tranquillité d’esprit.
En définitive, ces primo-votantes renseignent sur le profil du citoyen du Sénégal de demain, c’est-à-dire ce citoyen engagé et décidé à prendre son destin en main.