L’audace, la témérité et l’originalité dans les options mène à tout. La bravoure qui l’accompagne propulse des personnes engagées à gravir les échelons d’une vie tortueuse. Il est de même pour l’amour ressenti auprès des êtres chers. Cette motivation qui s’y dégage permet de gravir le sommet des montagnes pour décrocher la lune, s’il le faut. Adam Ndiaye, cette jeune fille de 19 ans, apprentie car rapide à ses heures perdues est une battante des temps modernes. Cette fille de teint clair, à la fleur de l’âge est une parfaite illustration de la bravoure féminine.
Adam Ndiaye, la brave fille de Badara, a choisi de plonger dans une activité jusque-là entre les mains des jeunes hommes. Être apprenti chauffeur n’est pas donné à qui veut. Et pourtant Adam, malgré son jeune âge, s’y essaye. Étonnant, mais vrai ! Adam n’est pas seulement apprentie ; elle est une élève à l’Acapes des Parcelles Assainies. En plus, elle doit préparer son baccalauréat, série L’1 de l’année 2014-2015. Mais au moment où les enfants des nantis prennent les avions pour des vacances en Europe, elle, consciente de la situation de ses parents, a préféré gravir le marchepied du car rapide de son papa de chauffeur. Une façon manifeste pour elle de montrer sa volonté de soutenir son père.
Cette native de Kaolack supporte mal la souffrance de son père qui trime péniblement pour joindre les deux bouts. Ainsi, elle a troqué ses moments de loisir, de distraction pour être utile à son pater. ” J’ai pitié de mon père. Il travaille dure pour revenir toujours à la maison abattu. J’ai constaté qu’il se plaint des apprentis. Ces derniers qu’il paye ne lui donnent pas satisfaction après ses multiples rotations entre Dior et Dakar centre. Il peine à retrouver l’intégralité de ses recettes quotidiennes », regrette-t-elle.
Adam qui reconnaît que les études sont jalouses exige de sa personne une volonté double pour résister à ses options. Cette brave fille à la taille moyenne, assise sur ses 1 m 68, très élégante et bien à l’aise dans son accoutrement taillé sur mesure, garde la tête sur ses épaules.
A 13 h, le soleil darde ses rayons. Une chaleur intense faisant suffoquer certains qui cherchent à trouver refuge à l’ombre des bâtiments qui bordent la Vdn. Jean noir, body vert clair, montre en bracelet à la main, Adam la Kaolackoise, très souriante et ouverte d’esprit, affiche une sérénité qui dégage une forte personnalité. Sa façon de parler démontre qu’elle est bien conscientisée sur son existence de femme.
Cette apprentie est loin d’être une fille ” bling-bling » qui croque la vie à pleines dents. Adam partage tout avec son père, son complice de tous les jours, qui ne cesse de lui prodiguer des conseils. De bons et valeureux conseils. Une façon pour le père de motiver sa fille à surpasser honnêtement ses limites de femme. L’unique option qui fait qu’elle use de manière utile ses heures de récréation. Souvent, dit-elle, si ce n’est pas l’école ou le car rapide, elle travaille aux salons de coiffure. Quelle volonté !
Ailleurs, Adam avec sa dentition forte, d’une clarté sans défaillance, rare d’un originaire de Kaolack, très relax, dévore à la lettre les instructions de son père. ” Mon père est un modèle pour moi. Je le regarde avec un amour infini. Il est très généreux. C’est le meilleur des papa », s’enorgueillit-elle.
L’apprentie car rapide, arborant son greffage habituel, se dit prête à braver la mer pour donner satisfaction à son père. Pour preuve, dès l’appel de papa, elle a tout laissé pour le rejoindre.
Devant nous, elle a demandé à son père l’autorisation de parler ; son père n’y voit pas d’inconvénient. L’accord obtenu, elle commence à se prêter à nos questions. Adam, l’air jovial, n’est pas en terrain inconnu, elle sympathisait, dès son arrivée, avec ses collègues apprentis, ainsi qu’avec les mécaniciens qui réparent le car de son père chauffeur.
La demoiselle, qui rêve de devenir journaliste ou, à défaut professeur de Lettres ou d’histoire et géographie, n’est apprentie que pendant les vacances et les fêtes scolaires, telles, Pâque, Noël etc. Dans ses œuvres, elle s’évertue à devenir autonome afin d’offrir à l’avenir des titres de voyage à La Mecque à son père et à sa mère. Son rêve exclusif, pour son père, serait de lui offrir une maison, lui payer un car rapide en bon état. ” J’offrirais à papa un car en état, si jamais j’en ai les moyens. Il aime travailler et s’épanouit mieux dans ce métier », apprécie-t-elle.
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