Niger : Panafricanistes, la Russie et les luttes anti-coloniales

Un nombre croissant de panafricanistes au Niger et dans d’autres pays de la région gagnent en influence grâce à leur proximité avec la Russie et leurs liens avec les entreprises de communication liées au Kremlin. Ces individus font fréquemment référence aux luttes anti-coloniales dans leurs discours.

Nathalie Yamb, une influenceuse suisso-camerounaise, est un exemple typique de cette tendance. Elle a acquis une notoriété significative après avoir été invitée au sommet Russie-Afrique de Sotchi en 2019. Aujourd’hui, elle compte plus d’un million d’abonnés sur les réseaux sociaux. Un rapport du Département d’État américain l’a identifiée comme l’un des maillons du réseau d’influence africain dirigé par Evgueni Prigojine, le fondateur de Wagner, une entreprise de sécurité privée russe. Yamb, qui est interdite de séjour en France depuis l’année dernière, prône la fin de la présence française et de ses institutions sur le territoire africain.

Un autre panafricaniste notable est Kemi Seba, un Franco-Béninois qui jouit d’une popularité considérable en Afrique francophone. Condamné en France pour incitation à la haine raciale, il est l’un des principaux instigateurs des manifestations anti-françaises en Afrique ces dernières années. Il se rendait à Moscou il y a deux mois, exprimant son admiration pour le peuple russe et appelant les autorités russes à investir dans la jeunesse africaine. Seba est considéré comme le premier promoteur de l’alliance entre la Russie et l’Afrique.