Maimouna S, pèlerine laissée en rade :  » Nous sommes déshonorés à jamais et exposés à la honte « 

Maïmouna S. fait partie des groupes des pélerins laissés en rade. Dans les colonnes de Le Populaire, la vieille de 70 ans a exprimé sa peine.
Au bord des larmes, elle peine à exprimer sa douleur. Trouvée assise sur une brique, sous un acacia, la dame septuagénaire, ressortissante de Ross-Béthio, une localité située dans la région de Saint-Louis ne cache pas son mal.

En attendant que son fils en provenance de la région Nord du Sénégal vienne la chercher, elle n’a pas exclu de passer la nuit sur place, au cas où son fils tardait à arriver, faute de parents à Dakar. «Je suis sortie du Hangar parce que les gendarmes nous ont demandé de quitter les lieux. Moi je viens de Ross-Béthio, mais à cause de mon âge avancé, je ne peux pas retourner seule là-bas.  Et comme je n’ai pas de parents à Dakar, je suis obligée d’attendre ici mon fils qui doit venir me chercher. Il est en route depuis ce matin. Et c’est surement, ce soir qu’il doit arriver ici. Et comme je n’ai nulle part où aller, si la nuit tombe avant que mon fils arrive, je pense que je vais passer la nuit sous cet arbre», confie la vieille dame, la voix empreinte d’émotion.
«Nous sommes en train de vivre quelque chose de pire que la mort. Car le meilleur moyen de tuer un être digne, c’est de lui faire subir la honte. Ceux qui nous ont fait ça, nous ont tués. Nous avons décidé de rentrer chez nous, le cœur meurtri, car nous sommes déshonorés à jamais et exposés à la honte», dit la dame M. S.
Arame D. une autre pèlerine malheureuse, d’enfoncer le clou. «En quittant chez nous, nous avons fait nos adieux à toutes les personnes qui nous entourent. Et certaines d’entre elles, nous ont donné même de quoi faire le ziar, à leur place. Donc, je demande comment faire face à ces gens-là ? Comment s’expliquer auprès de ceux qui nous croient déjà à la Mecque ? Le commissaire général et ses hommes sont irresponsables. Ils méritent d’être trainés devant la justice pour que plus jamais cela ne se reproduise», martèle t-elle.

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