Ligue des Champions – Chelsea-Rennes: Tony Sylva décrypte le duel Mendy vs Gomis

Le Sénégal n’avait jamais connu un tel niveau chez ses gardiens de but. Et tout le pays va vibrer ce mercredi lors d’un Chelsea-Rennes où Edouard Mendy, titulaire chez les Lions de la Teranga, et Alfred Gomis, numéro 2, vont se jouer un sacré duel à distance.

C’est une petite page d’histoire du football sénégalais qui s’est écrite le 20 octobre dernier, pour l’ouverture de la Ligue des champions. C’était en effet la première fois depuis 13 ans qu’un gardien des Lions de la Teranga était titulaire en Ligue des champions. Et, mieux encore, car pour succéder à Tony Sylva, aligné dans les cages du LOSC lors de l’élimination des Dogues par Manchester United en huitièmes de finale de la Ligue des champions 2006-07 (souvenez-vous du coup franc controversé de Ryan Giggs à l’aller), ce n’est pas un, mais deux portiers qui ont hissé le drapeau du Sénégal : Edouard Mendy pour Chelsea (0-0 face au FC Séville) et Alfred Gomis sous les couleurs du Stade Rennais (1-1 devant Krasnodar). «Aujourd’hui, voir Edouard et Alfred arriver à ce statut ne me surprend pas, dévoile Tony Sylva, désormais entraîneur des gardiens de la sélection. Ils ont toujours travaillé pour arriver à ce niveau-là. C’est la récompense de leur travail.» Et se souvenir du parcours loin d’être simple pour le duo Mendy-Gomis. Le premier a connu le chômage, les rêves envolés de Premier League, pour devenir quatrième gardien de l’OM avant de signer à Reims où il se révélera.

Deux parcours différents

Tandis que le second, issu d’une famille où tous ses frères sont des gardiens de but, a grandi en Italie avant de peiner à véritablement percer. Torino, Crotone, Avellino, Cesena, Salernitana, puis la SPAL où Dijon va le repérer. « Edouard, c’est le coach (NDLR : Aliou Cissé, le sélectionneur du Sénégal) qui l’a découvert lorsqu’il était parti en tournée en Europe. Il m’en a parlé et, tout de suite, je lui ai dit que ça pourrait faire l’affaire en équipe nationale, sourit Sylva. Alfred, on l’a repéré un peu plus tard. Son frère (Lys) était déjà avec nous en sélection. Il nous avait parlé d’Alfred et on nous l’avait également signalé. Ils ont deux parcours différents, et on s’est vite dit qu’il fallait qu’on parte avec eux pour la sélection. Ils ont galéré, mais ils en sont récompensés », confie Tony dans les colonnes de France Football visité par Senego.

Edouard Mendy «un peu au-dessus» de Gomis

L’ancien dernier rempart de Monaco, du Gazélec Ajaccio, de Trabzonspor, d’Epinal et donc de Lille voit également un axe de progression question langue pour le gardien des ouailles de Julien Stéphan : «C’est sa deuxième saison ici et son français n’est pas terrible, remarque Sylva. Il a toujours vécu en Italie. Il faut qu’il l’apprenne vite.» Difficile, toujours, de comparer deux de ses protégés chez les Lions, mais Tony Sylva voit un Edouard Mendy «un peu au-dessus» de son partenaire question jeu au pied. «Mais il n’y a pas trop de différence, affirme-t-il. Edouard prend aussi plus de risques qu’Alfred dans le jeu aérien. Mais, sinon, quand tu vois leur gabarit (tous les deux mesurent plus de 1,96 m), tu peux penser que ça les empêche d’aller vite au sol ou d’avoir des bons réflexes… Mais tous les deux n’ont aucun problème avec ça !» Illustration à Stamford-Bridge mercredi soir ?

Edouard Mendy, meilleur gardien d’Afrique ?

Aujourd’hui, dans l’esprit du staff des Lions, c’est bien Edouard Mendy qui est le numéro 1. Avec beaucoup d’avance ? Tony Sylva : «Vu les matches qu’il a joués avec Rennes, je pense qu’il a plus de maturité dans tout ce qu’il fait. Il n’est pas le meilleur gardien d’Afrique mais il fait partie des meilleurs avec André Onana (Ajax Amsterdam/Cameroun) ou Yassine Bounou (FC Séville/Maroc). Il faut encore qu’il prouve son niveau sur une Coupe d’Afrique des Nations.» Une CAN qu’Edouard Mendy avait démarrée en 2019 en Egypte. Mais elle s’est vite écourtée : lors de l’échauffement avant le troisième match de poules face au Kenya, l’ancien Havrais se fracture un doigt et déclare forfait pour la suite d’une compétition qui était sa toute première sur le continent. Alfred Gomis a donc pris la suite. Sans souci. «Ils sont très grands, avec la même corpulence, prolonge Tony Sylva. Pendant la CAN (Le Sénégal s’inclinait en finale face à l’Algérie, 0-1), quand Edou s’est blessé, tout le monde pensait que c’était lui qui jouait car le niveau était le même !».

One thought on “Ligue des Champions – Chelsea-Rennes: Tony Sylva décrypte le duel Mendy vs Gomis

  1. Goor

    Ils sont tous les 2 bons, c’est bon. Gomis a tout de même tendant à trop « sortir » de ses buts, çà l’aide à réduire le champ et de faire souvent des arrêts spectaculaires. Mais çà lui joue souvent des tours (comme en finale de la CAN). Mendy est plus rassurant sur cet aspect, en plus d’avoir une très bonne concentration.

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