« Lettre d’information au ministre des transports et des infrastructures… », El Hadji Massiga Sene

Nous, membres du collectif Tous contre l’injustice, sommes très préoccupés par le plan de construction de l’autoroute Mbour-Kaolack. Ce collectif regroupe des ressortissants de la commune de Mbellacadiao.

L’autoroute Mbour-Kaolack est un excellent projet des autorités de notre pays et une infrastructure d’envergure nationale. Elle est censée contribuer au développement économique et social du peuple sénégalais, et aider à éliminer l’exclusion sociale et la discrimination.

Nous avons été mal informés de ce projet d’autoroute, dans la mesure où nous avons appris qu’un carrefour allait être construit à sa jonction avec la route reliant Ngouloul Peulh à Mbellacadiao. Un tel plan devait faciliter l’accès et la sortie de cette autoroute à hauteur de Mbellacadiao. Pour nous, les populations de cette commune et les membres du collectif Tous contre l’injustice, ce plan était évident. Autrement, cette autoroute n’apportera aucune valeur ajoutée à notre communauté, dont de nombreux paysans ont été privés d’importantes parties de leurs champs, et de champs entiers pour certains d’entre eux.

Grande a été notre surprise lorsque nous avons amplement pris connaissance du plan de l’autoroute, qui risque de plonger notre commune dans un enclavement sans précédent.

Voici quelques explications de notre désarroi :

– les propriétaires des champs situés de part et d’autre de cette infrastructure seront obligés de parcourir de longs trajets pour accéder à leurs terres. En clair, il faut longer la future voie nationale de part et d’autre, sur plusieurs centaines de mètres, voire des kilomètres, pour accéder à des champs se trouvant dans un bord ou dans l’autre de l’infrastructure routière.

– à la fin de l’hivernage, les paysans seront obligés de reprendre ces longs parcours pour acheminer à la maison leurs récoltes de mil, d’arachide et d’autres produits agricoles. Cette situation sera non seulement intenable, mais elle comportera aussi des risques d’accident pour les populations de notre commune.

À notre avis, pour éviter de tels désagréments, il faudra faire en sorte que l’autoroute Mbour-Kaolack surplombe la route Ngouloul-Mbellacadiao.

La route reliant les villages de Mbellacadiao et de Ngouloul ayant été modifiée sur une distance d’environ 800 mètres, sur lesquels un pont a été construit, il y a un grand nombre de personnes qui, cherchant la distance la plus courte, empruntent cette route actuellement en latérite. La commune de Mbellacadiao ne disposant pas d’une ambulance, l’absence de bretelles entre les villages et l’autoroute risque d’entraver l’évacuation des malades (et, éventuellement, mettre des vies humaines en danger).

Nous voudrions vous demander, Monsieur le ministre, d’user de votre entregent et de votre disponibilité sans faille pour notre cher terroir, pour aider à faire corriger ces bémols en faisant construire des ronds-points et des bretelles (pour l’entrée et la sortie de l’autoroute) aux abords de l’autoroute, à hauteur de Mbellacadiao. Il est à noter que ces bretelles d’accès permettront aux communes de Mbellacadiao, Diakhao, Thiaré voire Diaoulé d’avoir accès à l’autoroute sans avoir à faire jusqu’à Gandiaye ou jusqu’à Diague. Le désenclavement et l’avenir économique de la commune dépendront de la prise ou non de ces mesures-là. Elles permettront aux populations de tirer profit des retombées économiques de l’autoroute et de combler le manque à gagner qu’entraîne la perte d’une partie de leurs terres agricoles situées sur cette route nationale.

Nous voudrions signaler que la zone de Mbellacadiao est très difficile d’accès pendant l’hivernage, ce qui entrave souvent la circulation des personnes et des biens, y compris les évacuations des personnes malades vers les établissements de santé.

En résumé, nous craignons vivement que l’autoroute, une fois construite selon le plan évoqué ci-dessus, entraîne une scission du territoire communal et entrave les activités économiques, ainsi que la circulation des personnes et des biens.

Nous souhaiterions nous en ouvrir de vive voix à vous et à l’autorité en charge de l’exécution des travaux en question pour lui faire part, de manière détaillée et exhaustive, de nos vives inquiétudes.

La coordination du collectif Tous contre l’injustice.

* Par El Hadji Massiga Sene

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