« Le septennat théâtral « , Par Abdou Ndukur Kacc Ndao

Macky vient de nous servir son discours. A la nation. Du haut de sa chaire et de son honneur présidentiels encadrés par des articles du Code pénal qui punissent l’offense au chef de l’État et une d’une constitution wadienne qu’il chérit tant. Pas étonnant au regard de la concentration des pouvoirs entre ses mains. Il peut faire jouir les copins et les potins. Il peut fermer le robinet pour les résistants. A sa guise, assis sur des mallettes d’argent qu’il distribue à ses supporters. Il est vrai que l’homme malgré tout est crédité d’une réputation d’un pingre aux bras raccourcis. A moins que la grande diva ne tape sur la table. Mais enfin !!!

Depuis des mois voire des années, le peuple attend un président partisan du dédit. Jouant tactiquement, comme dirait le philosophe De Certeau sur les failles d’un système juridique « enfanteur » de spécialistes en réduction/prolongation du mandat présidentiel. Nous avons passé sous Wade autant voire plus de temps à disserter d’un mandat avec un peuple et un pays soumis à une théâtralisation permanente. Cette théâtralisation aurait pu se résumer comme suit : défions-nous de qui promet s’il ne promet pas aussi de tenir sa promesse. Constamment Macky Sall et ses devanciers nous ont installés dans la diversion. En dissipant les énergies dans des bluffs.

Cette irresponsabilité présidentielle ne semble émouvoir que peu de sénégalais adorateurs des théâtralisations et des ruses. La fourberie politique est même célébrée. Bien évidemment, il faut noter aussi la faillite des contre pouvoirs diligents à brocarder le vieux singe senghorien. Manifestement, une base importante de ces contre- pouvoirs politique, médiatique, religieux a décidé de taire les innombrables forfaitures d’un président lumineux comme joueur de poker et nul comme esprit stratégique pour « sauver » notre pays.

En vérité cette théâtralisation est d’autant plus insipide que nous ne pouvons pas inféoder toute une nation à des déclarations de bonne foi d’un homme, fut il Macky Sall, président de la république. Cela démontre d’une certaine façon, la légèreté d’un peuple qui attend toujours un messi menteur. Cheikh Anta avait signalé le fait que lorsque vous convoquez les sénégalais dans un projet politique clair et limpide, ils préféreront s’engager sur le projet douteux. Bonne foi ?

Le président Macky Sall peut toujours continuer à nous prendre pour des demeurés et à jouer au poker. Il reste que le candidat Macky était bien placé pour mesurer les implications institutionnelles de sa promesse. Lui ministre de l’intérieur, ancien PM, ancien président de l’Assemblée nationale. Si Macky est aussi léger sur cette question, comment peut-on le croire sur d’autres questions de souveraineté nationale ou économique ?

Il faut juste réaffirmer une idée simple. Macky avait l’intention de nous gruger dés le départ. Sous le silence complice et détonnant de contre-pouvoirs qui ont rallié ce jeune politicien qui fait ce qu’il ne dit pas et qui dit ce qu’il ne fait pas. Quel gâchis de continuer à penser que notre nation et les enjeux scientifiques et technologiques qui l’assaillent peut continuer à cohabiter avec des présidents en perpétuels dédis. Le juif de Venise avait demandé pour faire payer au catholique son dédit en coupant une chaire proche du cœur. J’espère que les sénégalais lui couperont son souffle théâtral d’un gout si amère.
ANKN

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