Le Sénégal une  » République de croyants… » (Par Mounirou Sarr)

Chaque peuple a ses réalités, ses priorités et ses croyances. À l’instar de l’évolution scientifique, les concepts et approches idéologiques ont subi des mutations profondes au fil des générations. La notion de République réceptacle de la gouvernance de plus de 156 pays dans le monde a des contenus bien différentes de nos jours : Elle a été domptée et apprivoisée pour s’adapter aux exigences fondamentales des peuples ambitieux.

Tenter d’organiser le développement du Sénégal sans prendre en considération la foi du peuple a été la première incohérence de l’intelligentsia politique. Aux lendemains de l’indépendance, l’élite politique s’est toujours rapprochée des cercles religieux mais dans l’unique dessein d’en tirer des gains électoraux. Toutefois, ces mêmes politiciens qui magnifient à tout bout de champ ce modèle social : la symbiose de la foi et de l’action au service de la communauté, n’ont jamais pensé à s’en inspirer. Pour exemple le diptyque  » Mouride  » foi et travail ( liguéye ak jaam u Yallah ) accompagné d’une discipline collective légendaire pouvant égaler le nationalisme chinois n’a jamais attisé leur curiosité intellectuelle .

Le premier facteur de stabilité national au Sénégal reste la tolérance religieuse symbolisée par les confréries »Tarikhas » pour la majorité musulmane et l’église pour la minorité chrétienne. Au Sénégal la religion unit au delà de l’appartenance ethnique, du rang social et des clivages politiques. À contrario dans le reste du monde ou la confession religieuse tend à devenir source de méfiance, de discorde et de discrimination. Le Sénégalais quelque soit son esprit d’ouverture prête une oreille attentive à sa communauté religieuse en dépit de la tendance individualiste camouflée derrière la liberté d’expression et le droit.

Le Sénégal vit au rythme même de la religion. Nos plus grandes commémorations nationales sont des fêtes religieuses, Tabaski, Korité, Pâques, Gamou, Magals, Popeguine etc…Elles ont un impact sur tous les secteurs de la vie nationale et jouent un rôle prépondérant sur l’essor économique.
Le Sénégal un pays dont 99 % de sa population sont des croyants et partageant ainsi les mêmes valeurs morales qui soutendent toutes les religions révélées.

Seule une étude objective de cet état de fait, sans complaisance ni complexe pourrait aboutir à un programme politique efficace après 60 ans d’illusions.

La République doit être tropicalisée , d’ailleurs un peuple qui ne s’identifie pas au prénom qu’on lui a attribué ne répondra pas présent à l’appel du développement.

Mounirou Sarr
Militant de la Vérité pour la révolution pacifique du Sénégal

18 commentaires

  1. THIONE KARA

    Bel enseignement, je pense que nous vivons dans un pays de contradictions certains prônent des valeurs et dans leurs actes de tous les jours on voit le contraire

  2. Marina Sylla

    C’est une analyse très pointue du paysage politique et sociale de notre cher Pays. Nous devons faire une introspection et surtout prendre en considération notre héritage religieux. Un peuple doit être bâti sur la base de ce qui constitue son patrimoine, sa force et ses valeurs. notre principale différence avec le reste du monde c’est notre attachement à Dieu et son prophète et plus encore à nos confréries. Il est temps d’opérer un changement profond en nous inspirant d’un modèle de leadership local pacifique comme khadim Rassoul symbiose de la foi et de travail accompli.

  3. Sa Sou

    Très belle analyse Monsieur Mounirou Sarr. Un pays ne peut guère se développer sur des croyances et cultures étrangères.
    Ces dernières ne peuvent être que des accessoires. C’est dommage et ça fait mal de constater que ça ne saute point aux yeux de nos dirigeants.
    Eux qui se disent intellectuels, eux qui se proclament patriotes mais se précipitent vers le pouvoir et n’hésiteront jamais à écarter la religion des affaires de la cité alors que celle ci doit être le centre de notre réflexion car elle n’engendre que du bien et nous mènera vers un développement digne de ce nom.
    Qui plus est, la population doit savoir que le développement ne se résume pas à jouer, à faire la fête….comme beaucoup de gens le pensent. Nous sommes au Sénégal non aux États-Unis ni en France… Nous avons nos réalités et nos coutumes choses à ne pas oublier.
    Il est grand temps de changer, de nous inspirer sur nos valeurs et croyances !

  4. Elhadji

    Une analyse pertinente, claire et véridique.
    Reste plus à prier et à espérer que l’élite politique puisse voir la réalité en face.
    En attendant nous devons tous faire pour les y obligé.

  5. Ababacar Mbaye

    Le texte est formellement beau, mais il ne l’est pas plus que le fond. Bravo monsieur Sarr Mounirou votre bouche à été celle de plusieurs personnes plus particulièrement moi-même. L’idée et le désir même de changement est un désir très ressenti actuellement. Il ne faut pas être une lumière pour voire la médiocrité de l’ensemble des gouvernements d’Afrique et celà pour une seule raison: le refus de s’approprier de ce que l’on a. L’heure est venue de penser à un changement radical du système sans complexe. Vraiment bravo M.Sarr vous avez parlé pour une masse.

  6. Bouna

    Wadji da bindeu article bi ba paré di ko commenter pour nite yi meune ko guisse. Article bi aoul bope amoule guéne. Bindeu sa article ba paré di ko commenter yeufou massaly yoyou. Aye dore kate rek lagnou

  7. Diop mouhamed

    Tres pertinente cette assertion ou je dirai ce constat mr Sarr il est temps de se décomplexer par rapport à l idéologie révolue ou archaïque de s colons

  8. Moustapha Kara Sagna

    Ce système dans sa genèse même doit être revu et doit être pour nous qui se revendiquent intellectuels,un accessoire…
    S’identifier à nous mêmes et prendre une nouvelle orientation en faisait des Enseignements de Serigne Touba une base idéologique pour en sortir les clés du Développement

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