Laver le linge à l’étranger : Trouvaille contre les présidents du Sénégal

Les huées subies par le président Macky Sall et  Marième Faye Sall le mardi 24 septembre dernier, à New York, ont été décriées par beaucoup de membres de la mouvance présidentielle. Mais il faut dire que ce n’est pas une première dans l’histoire politique du Sénégal. Dans le passé, il y a eu l’épisode du palais Bourbon à Paris en 1998 et les opposants de l’époque avaient vilipendé le président Abdou Diouf. Même le président Abdoulaye Wade a eu sa dose le 28 septembre 2007, à Washington, la capitale fédérale des Etats-Unis d’Amérique.
Palais Bourbon

A deux ans de l’élection présidentielle de 2000, le président Abdou Diouf a été invité à prendre la parole devant les députés français au palais Bourbon à Paris. Une occasion saisie par l’opposition de l’époque pour solder ses comptes avec le locataire du palais de l’avenue Léopold Sédar Senghor. « Le Sénégal lave son linge sale dans les eaux de la Seine » le titre du journal Sud quotidien montrait l’impact du coup de l’opposition. Et l’un des opposants historiques au régime socialiste, le regretté Amath Dansokho, déclarait : « Nous prenons à témoin l’opinion française. » Toute l’opposition, Me Abdoulaye Wade, Dansokho, Abdoulaye Bathily, Landing Savané et même l’ancien du Ps, Djibo Ka, soutenait que la vie institutionnelle sénégalaise était en péril. Un acte qui n’avait pas plu aux partisans du président Diouf. Lequel, deux années plus tard, perdait le pouvoir au deuxième tour, devant Me Wade.

Wade à Washington

En 2007, le 28 septembre exactement, le président Abdoulaye Wade qui venait tout juste d’entamer son deuxième mandat subissait le même sort que son prédécesseur, mais cette fois-ci, la scène à eu lieu aux Etats-Unis. Selon le journal Sud quotidien, « un groupe appelé Nouvelle vision Africaine, s’est engouffré dans la foule avec des pancartes, sans se faire remarquer. Plutôt que de faire du boucan avant ou à l’arrivée de la délégation de Wade, le groupe, composé en majorité de jeunes cadres vivant à Washington et ses environs, a attendu la prise de parole du président pour sortir des pancartes sur lesquelles on pouvait lire, entre autres slogans, « Assemblée illégale », « Un Sénat illégitime », « Justice corrompue » ».

Le fondateur et président de la structure à l’époque, Bocar Ba, affirmait que « Wade était effectivement très surpris, perturbé. » et les gens du Parti démocratique sénégalais (Pds ) avouaient que  » les initiateurs de la manifestation ont bien réussi leur coup ». Le commentaire de Me Abdoulaye Wade après cet incident, était sans appel: « Ce sont des opposants immatures ». Ce combat continua au niveau de la diaspora avec surtout le journaliste, Souleymane Jules Diop et ses émissions, jusqu’en 2012 et la chute du régime libérale.

Les huées de New York 
Le président Macky Sall,  et la première Dame ont  été humiliés, mardi dernier, à New York, par des Sénégalais de la Diaspora. Ils ont  été hués et chahutés devant le siège des Nations unies où se tient la réunion du Conseil de sécurité des Nations unies. Les manifestants ont brandi des pancartes pour dénoncer les manquements à la démocratie et scandé des slogans du genre : « Macky Sall dictateur ». L’affaire Petrotim n’a pas été omise par les manifestants qui réclamaient leurs 400 000 FCfa. Ils ont fustigé aussi l’attitude du procureur de la République dans cette affaire où est cité Aliou Sall, le frère du président de la République.

Un acte qui a été évidemment décrié par les tenants du pouvoir. Sur sa page Facebook, Moustapha Diakhaté écrit : « Ma réaction aux ignobles attaques contre la Première Dame du Sénégal aux USA, c’est qu’on n’a pas besoin de chercher à humilier l’épouse du Président de la République, lorsqu’on se bat pour le Sénégal ». En tout état de cause, il faut dire que les trois derniers présidents de la République ont eu successivement leur dose face aux Sénégalais de la Diaspora.