Après un différend juridique prolongé entourant sa nomination, Javad Zarif, le vice-président chargé des affaires stratégiques en Iran, a annoncé sa démission ce lundi. Ce départ fait suite à une série d’attaques personnelles incessantes et de controverses concernant sa désignation, des questions ayant été soulevées sur sa légitimité au regard de la Constitution iranienne.
Dans un message publié sur X, l’ancien ministre des Affaires étrangères déclare avoir travaillé avec dévouement sous la présidence de Masoud Pezeshkian pendant neuf mois. Toutefois, il précise que lui et sa famille ont été la cible d' »insultes, de calomnies et de menaces » au cours des six derniers mois. Zarif qualifie cette période de « la plus amère » de sa carrière politique longue de 40 ans.
Les opposants de Zarif ont critiqué sa nomination sur la base du fait que ses enfants, nés aux États-Unis, sont citoyens américains. Malgré son passé distingué, y compris son rôle dans l’accord nucléaire iranien de 2015 sous la présidence de Hassan Rohani, il a dû faire face à une pression croissante des conservateurs politiques. Ceux-ci ont souhaité son retrait du gouvernement, affirmant que sa présence était un obstacle.
Dans sa lettre de démission, Zarif affirme avoir supporté « d’innombrables insultes » pour avoir soutenu les intérêts nationaux. Le chef du pouvoir judiciaire lui aurait conseillé de se retirer temporairement à l’université pour atténuer la pression sur le gouvernement.
Javad Zarif a également dirigé le comité chargé de la sélection des candidats aux postes ministériels. Sa démission, bien que non confirmée par le bureau du président, est supposée être actée pour éviter de nouvelles tensions gouvernementales. Par ailleurs, le ministre de l’Économie, Abdolnasser Hemmati, a récemment été destitué par le parlement face aux défis économiques du pays et à la chute du rial.
L’information a été relatée par Syed Zafar Mehdi, éditée par Sanaa Amir, et lue sur le site d’Anadolu, traduite de l’anglais en français.