Le frère Dominique Catta du monastère de Keur Moussa, désormais ’’trésor humain vivant’’, est le seul survivant des 9 moines français de l’abbaye de Solesmes (France) arrivés en 1963 au Sénégal, où ils ont fondé le monastère de Keur Moussa, dans le département de Thiès.
« Frère Dominique est arrivé au Sénégal au début des années 60, et il est l’unique survivant des 9 moines français de l’abbaye de Solesmes, près du Mans, fondateurs de cette communauté » de Keur Moussa, a signalé samedi le ministre de la Culture et de la Communication, Mbagnick Ndiaye, rapporte l’agence de presse sénégalaise.
Le frère Dominique Catta, élevé le même jour ’’trésor humain vivant’’ en récompense de son œuvre à révolutionner la kora, a découvert cette harpe-luth d’origine mandingue en écoutant le générique de Radio Sénégal. Une première inspiration renforcée par son amitié avec les griots de l’époque, selon M. Ndiaye.
« Avec la bénédiction du concile du Vatican qui adopta l’inculturation dans la liturgie catholique, le frère Dominique a consacré une partie de son temps à Keur Moussa à des exercices, des conventions d’écriture de transcription et de productions photographiques et pédagogiques sur la kora« , a-t-il expliqué.
Dominique Catta avait par exemple animé en avril dernier, une conférence musicale sur demande de l’Ecole nationale des arts, au profit de la Division formation des formateurs et des musiciens de cette institution, a noté M. Ndiaye.
Cette conférence entrait dans le cadre d’une « intégration de la didactique et de l’adaptation du répertoire mandingue aux possibilités de déchiffrage et d’interprétation à l’échelle internationale », a souligné le ministre de la Culture et de Communication.
« J’ai beaucoup reçu de mes supérieurs et de mes frères en 53 années de fraternité« , a pour sa part soutenu l’intéressé, qui vient de célébrer ses 90 ans mais continue jusque-là son ministère consacré au chant sacré sur la terre du Sénégal, qu’il dit affectionner particulièrement.
« Je vais ajouter aussi comme dernier témoin vivant, que dès notre arrivée à Dakar en février 1963, nous avons reçu un accueil de la légendaire téranga sénégalaise des villageois sérères, wolofs, peuls et d’autres autorités« , a indique le moine nonagénaire.
‘’Nous nous sommes faits griots blancs pour garder au milieu de toutes les nations à la fois la prière et le travail« , a-t-il témoigné, en laissant entendre que sa communauté a pu s’enraciner depuis sa fondation, par la prière, la musique et les chants, les chorales, les balafons et les tam-tams.
Selon le frère Dominique Catta, « il y a de quoi féliciter tout le monde pour ces merveilles mais surtout le créateur de tout ce qui est beau« .