États-Unis : Après une détention “inhumaine”, Chelsea Manning sera bientôt libre

Un chroniqueur du Guardian se félicite de la décision de Barack Obama de commuer la peine de la lanceuse d’alerte Chelsea Manning, et s’interroge sur les motivations du président américain.

Barack Obama a annoncé, mardi 17 janvier, qu’il commuait la peine de Chelsea Manning, condamnée à 35 ans de prison pour avoir fourni des rapports confidentiels de l’armée américaine en Afghanistan et en Irak au site WikiLeaks. Elle sera libérée en mai.

“Personne n’a plus souffert des mesures de répression à l’encontre des lanceurs d’alerte que Chelsea Manning”, écrit un journaliste du Guardian, ce mercredi 18 janvier, dans un article d’opinion.

“Le gouvernement a essayé de la détruire”

Chelsea Manning est née de sexe masculin sous le nom de Bradley. À l’époque soldat de première classe, “elle a fourni aux journalistes une mine historique de documents, et au public une fenêtre sans précédent sur la diplomatie mondiale en 2010”. Reprises par les plus grands journaux du pays, ces révélations montraient notamment l’ampleur des dommages subis par les civils irakiens durant l’occupation américaine, et “ont aidé à mettre fin à la guerre en Irak”, affirme l’éditorialiste.

“En réponse, le gouvernement a littéralement essayé de la détruire. […] Elle a souffert au-delà de l’imaginable.” Le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, avait qualifié ses conditions de détention de cruelles et inhumaines, avant son procès par l’armée américaine. “En un trait de plume, le président Obama a non seulement fait la bonne chose, mais a peut-être sauvé la vie de Chelsea”, écrit le journal.

The Guardian rappelle que sous l’autorité d’Obama, le ministère de la Justice “a poursuivi plus de lanceurs d’alerte que l’ensemble des autres gouvernements [américains]”, et s’interroge sur les raisons qui ont motivé Barack Obama à commuer la peine de Chelsea Manning.

“Était-il horrifié par ses conditions de détention ? S’inquiétait-il des représailles de la future administration Trump à l’égard des prisonniers transgenres ? Ou a-t-il simplement réalisé que la peine de Manning était complètement disproportionnée et fondamentalement injuste ? Seul le président le sait.”

 

Avec courrierinternational.com

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