Comme chaque année, une trentaine de pays se réunissent ce week-end à Munich pour une conférence sur la sécurité internationale. Ce 53ème sommet est l’occasion pour les Européens, après l’élection de Donald Trump, de rappeler aux Etats-Unis leur engagement aux côtés de l’OTAN.
Hier le ministre américain de la Défense, James Mattis, aujourd’hui le vice-président Mike Pence : la jeune administration de Donald Trump fait son entrée dans les sanctuaires de la diplomatie internationale en prenant la parole à Munich, où se tient la 53è Conférence sur la sécurité qui réunit 30 pays sur les thèmes – brûlants- des relations transatlantiques et de l’OTAN.
Car l’ambiance n’est pas à la fête. Face aux propos tenus par Donald Trump qui avait récemment critiqué l’Otan et qualifié l’institution d’“obsolète”, rappelle le New York Times, les Européens sont nerveux.
“La politique étrangère du nouveau président américain est au coeur de cette conférence”, martèle Die Zeit.
Le président américain avait notamment remis en question l’un des points-clés de l’Alliance atlantique, son article 5 qui prévoit la solidarité des Etats membres en cas d’agression.
Ce 18 février néanmoins, à Munich, le vice-président Mike Pence a voulu “rassurer les Européens”, note Der Spiegel qui consacre un live à la Conférence et qui reprend les termes de M.Pence assurant aux Européens que “les Etats-Unis sont les alliés les plus importants [des Européens] et le resteront”.
Propos rassurants
La veille, la ministre allemande de la Défense, Ursula von der Leyen, avait tenu à mettre en garde les Etats-Unis contre toute tentation “de faire cavalier seul”, explique Die Zeit, et d’engager une relation bilatérale avec la Russie alors que “les Européens et les Etats-Unis auraient un intérêt commun à retrouver une relation détendue avec la Russie”.
“Décidément, constate Der Spiegel, “la prise de position du vice-président Mike Pence nous confronte à nouveau à des courants bien différents au sein de ce gouvernement américain.
En lieu et place des sombres et inquiétantes déclarations de son chef, Mike Pence donne à entendre le traditionnel discours d’optimisme des Américains.”
Malgré les protestations de solidarité des dirigeants américains à Munich, ce sommet est des plus incertains, estime un éditorial du quotidien suisse Le Temps.
Le repli nationaliste, le refus des règles internationales, le retour triomphal des propagandes et l’apologie de l’homme providentiel ébranlent toutes les certitudes passées.”
Et dans un monde qui, depuis plus de cinquante ans, a surmonté de nombreuses crises, une instabilité plus inquiétante que jamais a pris place : “le temps des grandes alliances de sécurité, à l’image de l’Otan, est compté. Tout comme celui de l’équilibre des grandes puissances, un principe qui était au cœur de la paix westphalienne.”