Plusieurs jours après le début des crues du fleuve Sénégal, les quartiers de la commune de Matam, notamment Afia et Gourel Defa, sont progressivement submergés. Les habitants, sans ressources pour se reloger ou se nourrir, assistent impuissants à l’invasion de leurs maisons par les eaux.
Les images sont saisissantes : des élèves de Diamel traversent les eaux jusqu’à la poitrine pour rejoindre leur lycée à Matam, à trois kilomètres de là. D’autres villages voient leurs familles contraintes de migrer vers des zones plus sûres.
La situation à Matam est critique. Les eaux encerclant la ville menacent chaque jour davantage. Après Gourel Defa, c’est le quartier d’Afia, qui abrite l’Hôpital régional, qui est touché. Les efforts des volontaires comme Saïdou Ba et Kadia Kébé ne suffisent pas. Kadia Kébé Ndiaye déplore le manque de sites de recasement et d’équipements de base.
Dans les maisons envahies, la vie devient de plus en plus difficile, sans eau potable ni latrines. La santé des habitants est en danger, avec le risque de maladies liées à la qualité de l’eau.
Des interventions d’urgence, telles que la création de barrages avec des sacs de sable, ont été tentées mais se révèlent inefficaces. Saïdou Ba souligne l’absence de mesures concrètes pour reloger les sinistrés. Malgré l’annonce d’une enveloppe budgétaire de 8 milliards de francs CFA, peu d’actions semblent avoir été entreprises à Matam pour secourir les populations.
Depuis le début de la crise, près de 55 000 personnes seraient touchées selon le gouvernement. Cependant, les pertes économiques sont également considérables : des centaines d’hectares de cultures sont dévastés, impactant environ 1800 producteurs, pour des pertes estimées à 250 millions de francs CFA.