La permanence des États face à la mortalité des dirigeants : une analyse

L’histoire de l’humanité est marquée par des figures éclatantes ou redoutées : empereurs, chefs d’État, réformateurs ou dictateurs. Pourtant, une vérité demeure : la finitude de leur vie. En revanche, lorsqu’elles sont solidement établies, les institutions franchissent les générations. Cela donne lieu à une maxime souvent reprise dans les sphères politiques et juridiques : « Les hommes passent, les États demeurent ».

Ce principe fondamental du droit souligne la continuité de l’État, qui transcende la fragilité et la temporalité des individus qui le représentent. Cependant, des personnalités marquantes laissent parfois une empreinte indélébile sur la forme et le destin des États. L’analyse de cette dualité entre permanence institutionnelle et rôle transitoire des individus s’articule autour d’exemples historiques, juridiques, religieux et littéraires à travers le monde.

En droit public, la continuité étatique assure que l’autorité publique ne s’interrompt jamais, même lors de changements de dirigeants. Ce principe est vital pour la souveraineté et la légitimité. Le professeur Jean Rivero souligne : « L’État n’est pas la chose d’un homme. Il lui survit. » Cette continuité est illustrée par le classique « Le roi est mort, vive le roi », principe garant de la souveraineté monarchique. De même, dans les républiques modernes, les événements politiques n’interrompent jamais l’existence de l’État. En France, depuis le 4 septembre 1958, la Cinquième République, instaurée par le Général de Gaulle, perdure, malgré les successions à la présidence.

Dans le contexte africain, le Sénégal, cité dans cet article publié sur le site de nos confrères de Sud Quotidien, est vu comme un modèle de stabilité en Afrique de l’Ouest. Depuis son indépendance le 20 août 1960, le pays a connu plusieurs alternances pacifiques, notamment en 2000, 2012, et en mars 2024. Les présidents se succèdent, mais l’État sénégalais demeure, affirmant ainsi la solidité de ses institutions. Cependant, la réussite future de dirigeants comme Diomaye et Sonko dépendra de leur capacité à rester fidèles à leurs engagements tout en s’adaptant aux contraintes de l’État.

En Asie, après la disparition de figures comme Mao Zedong, la République populaire de Chine a évolué vers la modernité sans se défaire de ses structures centralisées. Aux États-Unis, malgré l’assassinat de John F. Kennedy ou la démission de Richard Nixon, les institutions américaines ont continué à fonctionner. Barack Obama a affirmé : « L’arc de l’histoire est long, mais il tend vers la justice », justice rendue possible par des structures solides.

Bien que passagers, certains leaders façonnent profondément les États. En Afrique, Léopold Sédar Senghor et Abdou Diouf ont jeté les bases d’un Sénégal démocratique et culturellement enraciné. Malgré les critiques, les présidences d’Abdoulaye Wade et Macky Sall ont modernisé le Sénégal. En Amérique latine, Simón Bolívar, surnommé « El Libertador », a marqué l’indépendance de nombreux États sud-américains en posant que même des efforts humains monumentaux sont éphémères sans institutions robustes. En Asie, Lee Kuan Yew de Singapour démontrait que la prospérité durable repose sur la résilience institutionnelle.

Certaines visions religieuses accentuent l’éphémérité de la vie humaine et la primauté de l’ordre établi. Dans le Coran, la disparition de tout sauf la grandeur divine souligne que seuls les principes divins, incarnés dans des lois justes, sont durables, illustrant une justice indépendante des individus, un principe central selon le Prophète Muhammad.

Ce principe exprimé par Harouna Amadou LY dans son article publié par Sud Quotidien, rappelle que la stabilité sociétale repose sur des institutions solides et non sur les seuls dirigeants. Le président Barack Obama, partageant cette vision, a souligné que l’Afrique n’a pas besoin de dirigeants forts, mais de structures institutionnelles robustes. Honorer ceux qui ont contribué à la construction de l’État tout en reconnaissant que l’État transcende les individus est essentiel pour la pérennité des principes qui le fondent.

One thought on “La permanence des États face à la mortalité des dirigeants : une analyse

  1. Yes

    L’Afrique n’a pas besoin d’institutions fortement maçonniques qui ont rendu possible
    – l’assassinat du président Kennedy ;
    – les attentats du 11-Septembre ;
    – la tentative d’assassinat du président Donald J. Trump ;
    – le crime contre l’humanité commis depuis 2021.

    L’Afrique a besoin de dirigeants qui ont une Foi Forte.

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