Expulsion d’Ebrahim Rasool des États-Unis : retour sans regret en Afrique du Sud

L’ambassadeur sud-africain Ebrahim Rasool, récemment expulsé des États-Unis, a regagné son pays le dimanche 23 mars, affirmant ne ressentir « aucun regret » suite à cette décision de l’administration américaine. Cet événement a suscité une vague de réactions à son arrivée au Cap, où une foule bruyante s’était rassemblée pour l’accueillir, selon nos confrères de Sud Quotidien.

Washington avait sommé Ebrahim Rasool de quitter son territoire le 14 mars dernier, après l’avoir déclaré « persona non grata ». Cette décision émanait du chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, qui l’accusait d’être un « homme politique raciste » nourrissant une aversion envers l’Amérique et Donald Trump. Le retour de Donald Trump sur la scène politique semble avoir particulièrement compliqué les relations entre les États-Unis et l’Afrique du Sud, notamment en suspendant les aides américaines envers Pretoria sous prétexte d’un traitement « injuste » des descendants de colons européens. La plainte pour génocide déposée par l’Afrique du Sud contre Israël devant la Cour internationale de justice aurait également contribué aux tensions.

La présidence sud-africaine a qualifié d’ »regrettable » cette expulsion, une position partagée par le ministre des Affaires étrangères, Ronald Lamola, qui a dénoncé une mesure « sans précédent ». Chrispin Phiri, porte-parole du ministère sud-africain des Affaires étrangères, a regretté cette rupture diplomatique alors que l’ambassadeur Rasool était sur le point de rencontrer des responsables stratégiques à la Maison Blanche.

Lors d’une intervention dans un webinaire le 14 mars, Ebrahim Rasool avait accusé Donald Trump de « mobiliser un suprémacisme contre le pouvoir en place ». Une déclaration qui a probablement accéléré son expulsion. En Afrique du Sud, cette décision a fait grand bruit, et le parti de gauche radical EFF a critiqué Donald Trump, le qualifiant de « grand sorcier d’un Ku Klux Klan mondial ».

Comme l’ont rapporté Sud Quotidien, ces événements interviennent dans un contexte de vives polémiques autour de l’avenir de Pretoria au sein de l’accord commercial AGOA qui permet l’exportation de certains biens sans taxes vers les États-Unis. Le chef de la diplomatie sud-africaine a insisté sur la nécessité d’un dialogue direct avec l’ambassadeur Rasool pour clarifier ses propos plutôt que de procéder à une expulsion unilatérale.

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