Lecture sahélienne de la résurgence du front syrien (Par Mamadou Cissé)*

L’offensive fulgurante qui a conduit à la prise rapide d’Alep par les rebelles islamistes du HTS a pris de cours le régime de Bachar Al Assad et le Kremlin, allié du régime syrien.

La surprise causée par l’assaut du HTS démontre des failles importantes, un manque d’anticipation et de préparation flagrants dans les dispositifs sécuritaires des forces militaires et du renseignement russes, présents sur le territoire syrien depuis 2015.

La Russie a conduit des frappes sur Alep, visant notamment un hôpital de la ville, ainsi que sur Idlib et Hama. Ces frappes n’ont pas porté leurs fruits sur le plan tactique et ont causé la mort de plusieurs dizaines de civils.

Une partie de la flotte militaire russe aurait quitté la base navale de Tartous, point d’ancrage à la portée stratégique et géopolitique cruciale pour la Russie au Levant.

Cette défaite tactique affecte la réputation des opérations russes au moyen orient et l’implantation du Kremlin dans la région, alors que les ressources militaires russes sont monopolisées par le front ukrainien depuis près de trois ans.

Maintenant quid du Sahel ? Les pays de l’AES ont opéré un renversement d’alliance pour se mettre sous parapluie russe. La défaite conjointe de Poutine et de Bachar, l’enlisement de l’armée russe en Ukraine depuis bientôt 3 ans et l’incapacité des armées malienne et burkinabè à stopper les attaques djihadistes dans la bande sahélienne malgré Wagner remettent en cause le fantasme d’une reprise en main rapide. Au contraire, les années passent et la crise sécuritaire arrimée à une fermeture démocratique va susciter des révoltes dans les pays de l’AES.

Le front syrien nous apprend beaucoup sur les enjeux sécuritaires au Sahel. Il nous incite à encore et toujours dire que seule la démocratie demeure la garantie finale des peuples en vue d’assurer leur souveraineté.

* Par Mamadou Cissé journaliste

5 thoughts on “Lecture sahélienne de la résurgence du front syrien (Par Mamadou Cissé)*

  1. rickhunter

    M Cissé le monde est en guerre. C’est cela la réalité. Ce qui se passe n’a rien de vraiment inédit. Les 2 guerres mondiales et plus tard la guerre froide se sont produites sur plusieurs fronts à travers le monde. Les occidentaux et les russes se font une guerre ouverte depuis plusieurs années sur plusieurs théatres d’opération.
    La Russie sous Poutine cherche a retrouvé une voix (ou une voie) différente de celle qu’impose l’occident. C’est cela le fond du problème. Avec la chute du mur de Berlin l’occident pensait que désormais sa vision mondialiste allait s’imposer à tous. L’apparition des chinois et surtout l’avèvenement de Poutine a beaucoup contrarié leur plan.
    L’affaiblissement des puissances occidentales en Afrique ne peut pas ne pas entraîner des conséquences géopolitiques majeures. Il est à craindre qu’après la Syrie que le front sahélien soit réactivé pour contraindre justement les opinions des pays en crises à rappeler l’occident à la rescousse. D’où il est vrai la nécessité de régimes forts. Mais si l’on se dit la vérité les régimes civils qui se succédent depuis plus de 60 ans dans ces pays n’ont pas réussi à asseoir de véritables démocraties. Penser organiser des élections dans les pays de l’aes en l’état actuel des choses est 1 chimère. La solution est un mixte entre la solution politique sociale et militaire. C’est un vrai casse tête que ces militaires doivent résoudre.

  2. Anonyme

    Il incite et incline au maintien du néocolonialisme comme gage de sécurité contre le rebelles au Sahel. Honte sur lui, obtus, borné et sans le moindre repère patriotique L’AES n’est pas la Syrie

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