Serigne Diop, Professeur des universités, ancien ministre de la Justice du Sénégal, le juge à la cour africaine des droits de l’homme Alioune Sall et 141 Universitaires demandent la libération de Ousmane Sonko, des détenus et l’abrogation du décret de dissolution de Pastef.
Texte in extenso :
COALITION SÉNÉGALAISE DES DÉFENSEURS DES DROITS HUMAINS (COSEDDH)
Depuis le 28 juillet 2023, M. Ousmane SONKO, le Président du parti les Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Éthique et la Fraternité (PASTEF), est dans les liens de la détention.
Les motifs de son interpellation puis de son incarcération ont évolué dans le temps. Il est d’abord accusé de « vol de téléphone portable », puis suivent d’autres chefs d’inculpation très graves : « appel à l’insurrection », « association de malfaiteurs », « atteinte à la sûreté de l’État », « association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste », « complot contre l’autorité de l’État » et « actes visant à compromettre la sécurité publique et à créer des troubles politiques graves ».
Son parti PASTEF a été dissous par décret alors qu’il participe, depuis sa création, à la vie politique et bénéficie d’une large représentation au niveau de l’Assemblée nationale et dirige des dizaines de collectivités territoriales.
Au moins trois personnes ont été tuées à la suite des manifestations de protestation contre son arrestation qui ont éclaté à travers le pays. Des arrestations massives de militants et sympathisants du parti, dont des élus, ont eu lieu et la plupart des personnes interpellées sont inculpées pour de graves chefs d’infractions et placées en détention.
M. Ousmane SONKO observe une grève de la faim depuis le 31 juillet 2023. Sa santé s’est gravement détériorée et il a été admis aux urgences hospitalières le dimanche 6 août 2023.
Nous signataires du présent appel, hommes et femmes, à titre individuel ou au nom de collectifs ou d’associations ; citoyens du Sénégal, de différents pays d’Afrique et du monde entier :
Soucieux de la préservation de l’État de droit et préoccupés par la dégradation du climat politique et social et des menaces qui pèsent sur la concorde civile au Sénégal,
Attachés à la paix, à la stabilité et à la préservation des acquis démocratiques du pays,
Profondément attachés au respect et à la protection du droit à la vie garanti par la Constitution du Sénégal et les traités internationaux des droits humains ;
Appelons Monsieur Macky SALL, Président de la République du Sénégal à, d’une part, donner les instructions nécessaires à son Ministre de la Justice afin que les chefs de Parquet mettent en œuvre une procédure d’urgence pour obtenir :
– la mise en liberté d’office d’Ousmane SONKO afin de préserver sa vie et respecter ses droits civiques ;
– la mise en liberté provisoire des autres personnes détenues pour avoir exprimé librement leurs opinions et mené des activités politiques conformément aux droits garantis par la Constitution ;
– D’autre part, retirer le décret de dissolution de PASTEF pour un retour à un ordre constitutionnel garantissant lepluralisme intégral.
Nous exhortons le Président Macky SALL à faire mettre en œuvre ces mesures afin de restaurer la paix, l’unité et la concorde nationale dans un espace sous-régional marqué par des conflits et le recul de la démocratie.
Les signataires :
Pr Sérigne Diop, Professeur des universités, ancien ministre de la Justice du Sénégal
Pr Alioune Sall, Professeur titulaire des universités, ancien Juge International
Me Mamadou Ismaïla Konaté, Avocat aux Barreaux de Paris et du Mali, ancien ministre de la Justice de la république du Mali
Me Robert Dossou, Ancien Président de la Cour Constitutionnelle du Bénin
Me Reed Brody, Avocat au Barreau de New York, Commission Internationale des Juristes (CIJ)
Me William Bourdon, Avocat au Barreau de Paris
Me Vincent Brengarth, Avocat au Barreau de Paris
Me Patrick Kabou, Avocat au Barreau de Paris
Me Abdoulaye Tine, Avocat au Barreau de Paris
Me Salieu Taal, Avocat au Barreau de Gambie.
Me Mamadou Traoré, Avocat, ancien Bâtonnier du Burkina Faso
Me Bénéwende Stanislas Sankara, Avocat, Ancien Ministre du Burkina Faso
Me Cheikh Sadibou Fall, Avocat au Barreau du Québec, Canada
Procureur Alioune Ndao, Ancien Procureur de la Cour de Répression de l’enrichissement illicite
Madame Aminata Touré, Ancienne Première Ministre du Sénégal
Pr Mary Teuw Niang, Mathématicien, ancien ministre de l’Enseignement supérieur du Sénégal
Demba Ali Jawo, Ancien ministre, République de Gambie
Amadou Scattred Janneh, Ancien ministre, République de Gambie
Issa Ndiaye, Ancien Ministre de l’éducation du Mali
Honorable Michel Gbagbo, Député de Yopougon, Côte d’Ivoire
Manu Pineda, Député au Parlement Européen, Espagne
Inigo Martinez, Député au Parlement Basque, Espagne
José Luis Centella, Président du Parti Communiste d’Espagne
Bert de Belder, Responsable des relations internationales du Parti du Travail de Belgique (PTB)
Jon Rodriguez Forrest, Responsable des relations internationales, Gauche Unie d’Espagne
Maite Mola, Responsable des relations internationales du Parti de la Gauche Européenne (PGE)
Guy Labertit, Ancien Délégué Afrique du Parti Socialiste, France
Brigitte Kafui Adjamagbo Johnson, Secrétaire Générale de la Convention des Peuples Africains (CDPA), Togo
Augusta Epanya, UPC – MANDEM, Cameroun
Henda Diogéne Senny, Président de la Ligue Panafricaine (UMOJA), Rep Congo
Dr Félix Atchadé, Membre du Comité Central du PIT/Sénégal
Dr Mohamed Ly, Membre du Comité Central du PIT/Senegal
Athanase Boudo, Ancien Député, Ancien Ambassadeur, Burkina Faso
Honorable Mamadou Lamine Diallo, Député, Vice-Président Assemblée nationale, Sénégal
Honorable Cheikh Bamba Diéye, Ancien Ministre, Président du FSD/BJ
Bougane Guéye Dany, Président du Mouvement Gueum Sa Bopp
Boubacar Diop « Buuba », Professeur des Universités, Coordonnateur de Tawax Tem.
Habib SY, Président de la Conférence des leaders Yewwi Askan Wi
Cheikh Ahmed Tidiane Youm, Secrétaire Général National du PUR
Dr Cheikh Dieng, Président du Parti FEPP TAWFEKH
Honorable Ahmed Aïdara, Député Assemblée Nationale
Dr Aïssatou Mbodj, Ancien Ministre d’Etat, Président du Parti And Saxal Ligguey
Pr Hamidou Dath, Président du Parti CREDI
Déthié Fall, Président du Parti PRP
Dr Cheikh Tidiane Dièye, Coordonnateur National Avenir Senegal Bi Nu Begg
Maimouna Bousso, Présidente du Mouvement Les Forces Citoyennes
El Hadji Malick Gackou, Président du Grand Parti
Moustapha Mamba Guirassy, Ancien Ministre, Président du Parti SET
Mamadou Lamine Dianté, Président du Mouvement MCE Andu Nawle
Pierre Sane, Président Institut « Imagine Africa »
Alioune Tine, Président Think Tank AfrikaJom Center
Sadikh Niass, Secrétaire Général de Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme
Alfred Bulakali, Directeur Régional Article 19
Alassane Seck, Président Ligue Sénégalaise des Droits Humains
Papa Diéne Diop, Président Amnesty International Sénégal
Mame Gor Ngom, Auteur – Journaliste
Pape Sadio Thiam, Auteur – Journaliste
Ibrahima Lissa Faye, Journaliste, Président Appel
Ibra Pouye, Journaliste, France
Ndéye Marie Ly Niang, Entrepreneur
Dr Mahamadou Lamine Sagna, enseignant, USA
Dr Thierno Guéye, FASTEF, UCAD
Dr Abdoulaye Mbaye, ESP, UCAD
Dr Thierno LY, IFE, UCAD
Dr Ndiabou Sega Touré, IFE, UCAD
Dr Mouhamed Lat Diop, EBAD, UCAD
Dr Ousmane Cissé, Faculté de Médecine, UCAD
Dr Sérigne Séye, Faculté des Lettres et Sciences Humaines, UCAD
Dr Alioune Diaw, Faculté des Lettres et Sciences Humaines, UCAD
Dr Alioune Séne, FASTEF, UCAD
Dr Ibrahima Xalil Niang, Faculté des Lettres et Sciences Humaines, UCAD
Dr Mamadou Kabirou Gano, Faculté des Lettres et Sciences Humaines, UCAD
Dr Pape Abdoulaye Diaw, Université Alioune Diop, Bambey
Mohamed Abdalah LY, IFAN, UCAD
Dr Fatou Ndiaye, Faculté des Lettres et Sciences Humaines, UCAD
Dr Guéne Faye, FASTEF, UCAD
Dr Youssou Mbargane Guissé, Chercheur en Sciences Sociales
Dr Ollo Pépin Hien, CNRST, Burkina Faso
Dr El Hadji Malick Sy, Faculté des Lettres et Sciences Humaines, UCAD
Dr Moussa Coulibaly, UFR Lettres et Sciences Humaines, Université Ziguinchor
Dr Jean Sibadioumeg, Faculté des Lettres et Sciences Humaines, UCAD
Dr Khadim Ndiaye, Chercheur en Histoire, Canada
Dr Moustapha Faye, Sociologue, Université de Montréal, Canada
Dr Kéba Coloma Camara, Enseignant, Canada
Pr Rozena Maart, Université du KwaZulu Natal, Afrique du sud
Pr Halidou Yacouba, Université Abdou Moumini, Niger
Pr Cyrille Koné, Université Joseph Kizerbo, Burkina Faso
Dr Adama Ndiaye, Université du Sine Saloum, El hadji Ibrahima Niasse
Pr Diouma Kobor, Université Assane Seck de Ziguinchor
Pr Benoit Tine, Université Assane Seck de Ziguinchor
Dr Mor Diéye, EBAD, UCAD
Dr Diéne Diégane Thiaré, UCAD
Dr Tidiane Diop, UCAD
Dr Malick Ndiaye, UCAD
Dr Ndéné Mbodj, UCAD
Pr Harouna SY, FASTEF, UCAD
Dr Ndéye Astou Ndiaye, FSJP, UCAD
Pr Zeynep Direk, Université d’Istanbul, Turquie
Pr Yao Edmond Kouassi, Université de Bouaké, Côte d’Ivoire
Dr Souleymane Kologo, Université Joseph Kierbo, Burkina Faso
Dr Benjamin Diouf, Faculté des lettres et Sciences Humaines, UCAD
Pr Mamadou Thiam, Ecole Polytechnique, Thiès
Dr Denis Dias Barros, Université de Sao Paola, Brésil
Dr Ibrahima SY, faculté des lettres et Sciences Humaines, UCAD
Dr Cheikh Amadou Tidiane Hanne, Senior Project Manager, Suisse
Pr Boubacar Kanté, Faculté des Sciences Juridiques et Politiques, UCAD
Dr Adama Sadio, Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest
Dr Papa Fodé Kanté, Université Gaston Berger, Saint-Louis
Pr Daniel Speich Chassé, Université de Lucerne, Suisse
Pr Abdoulaye Keita, IFAN, UCAD
Dr Bocar Kane, Université de Strasbourg, France
Dr El hadji Séga Guéye, Université Paris Nord, France
Pr Mahamadé Sawadogo, Université Joseph Kizerbo, Burkina Faso
Pr Haneta VETE-Congolo, Bowdoin College, USA
Pr Malick Diagne, Faculté des Lettres et Sciences Humaines, UCAD
Pr Babacar Mbaye Diop, Faculté des Lettres et Sciences Humaines, UCAD
Pr Idrissa Ba, Faculté des Lettres et Sciences Humaines, UCAD
Pr Bacary Manga, Faculté des Sciences et Techniques, UCAD
Pr Abdoulaye Gassama, UFR SET, Université Assane Seck, Ziguinchor
Pr Ibra Séne, College of Wooster, USA
Pr Moda Dieng, Université Saint Paul, Canada
Pr François Joseph Cabral, FASEG, UCAD
Pr Souleymane Gomis, FLSH, UCAD
Pr Amadou Fall, FASTEF, UCAD
Pr Mamadou Ba, FLSH, UCAD
Pr Abdou Aziz Diouf, Faculté des Sciences Juridiques et Politiques, UCAD
Pr El Hadji Samba Ndiaye, Faculté des Sciences Juridiques et Politiques, UCAD
Pr Sidy Alpha Ndiaye, faculté des Sciences Juridiques et Politiques, UCAD
Pr Mbissane Ngom, UFR Sciences Juridiques et Politiques, UGB/Saint-Louis
Pr Massamba Diouf, Faculté de Médecine, UCAD
Pr Gora Mbaye, Faculté de Médecine, UCAD
Pr Moustapha Ndiaye, Faculté de Médecine, UCAD
Pr Adjaratou Dieynaba Sow, Faculté de Médecine, UCAD
Pr Hamidou Talibi Moussa, Université Abdou Moumouni, Niger
Pr Daouda Ngom, Faculté des Sciences et techniques, UCAD
Pr Cheikh Thiaw, Université du Sine Saloum El Hadji Ibrahima Niasse
Dr Khalia Haydara, FLSH, UCAD
Dr Jeanne Diouma Diouf, FLSH, UCAD
Dr Papa Abdou Fall, FLSH, UCAD
Dr Mory Thiam, FLSH, UCAD
Dr Oumar Dia, FLSH, UCAD
Dr Babacar Faye, FLSH, UCAD
Messieurs, dames les universitaires où étiez-vous lorsque SONKO foutait le pays sans dessus-dessous?
Personne ne le libérera maintenant et nous sommes en paix ./
PAR FELWINE SARR
NOUS TENIR ÉVEILLÉS
Dans quelle démocratie élimine-t-on du jeu le parti le plus représentatif ? Les évènements récents en Casamance sont inacceptables. Pour nos sociétés, un désir de rupture avec un pacte colonial et ratifié par l’État postcolonial
Le président de la République du Sénégal avait promis de réduire son opposition politique à sa plus simple expression. Le ministre de l’Intérieur, en publiant le 31 juillet 2023 un décret signé par sa main et dissolvant le Pastef ; et le doyen des juges en mettant le leader de cette formation politique en prison, viennent au nom de la République d’accomplir formellement ce dessein. En agissant ainsi, le gouvernement du Sénégal a porté un grand coup à la démocratie sénégalaise. Fille d’une longue et lente construction faite de soubresauts, d’épreuves et de luttes, les beaux jours de la démocratie sénégalaise, dans sa réalité substantielle, auront vécu. Pas qu’elle fut sans défaut ; elle avait ses limites et ses dimensions à parfaire, mais l’essentiel était préservé, c’est-à-dire, le refus de l’arbitraire le plus absolu et la possibilité pour les citoyennes et citoyens de coconstruire le destin collectif de la nation. L’horizon demeurait ouvert avec ses chantiers en perspective. Nous allions aux urnes, votions en paix et choisissions nos représentants. Les dernières interdictions de partis politiques dans notre histoire politique datent des années 1960 ; celle du Parti Africain de l’Indépendance (PAI) en 1960 sous le régime de Senghor ; celles du Bloc des Masses Sénégalaises (BMS) en 1963 et du Front National Sénégalais (FNS) de Cheikh Anta Diop en 1964, dans une époque et un contexte politique différents. Depuis, nous avions fait du chemin pensions-nous ; multipartisme limité à trois courants en 1976, à quatre en 1978, intégral sous l’ère de Abdou Diouf ; environ 339 partis politiques enregistrés au total dont 151 durant cette dernière décennie ; une vie syndicale et associative, une liberté d’expression que l’on nous enviait dans la sous-région.
Le Sénégal a connu sous Senghor, Diouf et Wade des joutes politiques dures. Celles-ci furent verbales et parfois émaillées de violences. Maître Wade fut même accusé du meurtre d’un juge, président du Conseil constitutionnel, Maître Babacar Sèye. Son parti politique ne fut pas pour autant dissous et interdit. Depuis l’ère senghorienne, nous ne connaissions plus cette forme de déni démocratique. Le sentiment qui nous habite est celui d’un retour à contretemps d’une histoire passée et d’une véritable régression démocratique.
Le parti qui vient d’être interdit est celui dont le message recueille l’adhésion de la majorité de la jeunesse sénégalaise (70 % de la population) des classes laborieuses et d’une masse silencieuse qui aspire à un profond changement de mode de gouvernance. C’est un fait simple, visible, indubitable ; une évidence que la bonne foi ne peut nier, que l’on adhère ou pas à la vision politique du Pastef, il suffit d’ouvrir les yeux. Dans quelle démocratie élimine-t-on formellement du jeu le parti le plus représentatif du moment ? Que fait-on de l’aspiration de centaines de milliers de personnes à une expression politique républicaine et à la participation aux décisions qui configurent leur destin ? Lui intime-t-on l’ordre de rentrer chez elle sagement, à cette aspiration ? Si elle ne peut s’exprimer démocratiquement, comment s’exprimera-t-elle ?
Depuis quelques temps, il ne reste de notre démocratie que l’élégance du terme et ses reflets de naguère. Elle est devenue une catégorie que l’on a inexorablement vidée de son sens véritable. La démocratie, plus qu’un régime politique est un état de la communauté politique. Est démocratique, une société fondée sur la Justice. Celle-ci est devenue sous nos cieux l’instrument d’une répression politique dirigée contre les opposants ou tout simplement contre ceux qui ont une position critique. L’appareil judiciaire a ces derniers temps abusé d’une rhétorique autour de la sûreté de l’État, du respect des Institutions, du maintien de l’ordre public, pour organiser la répression systématique des opposants, leur intimidation et leur emprisonnement ; ainsi que la mise sous silence des voix dissidentes et des esprits épris de justice. Il n’est nullement besoin de revenir sur les arguments kafkaïens parfois convoqués et les situations ubuesques créées pour arriver à cette fin. Dans ce pays, un opposant a été séquestré et son quartier barricadé par les forces de police pendant 55 jours sans aucune base légale ; ses partisans traqués, pourchassés et arrêtés sous nos regards médusés. C’est sous ce ciel que nous nous agitons. Les derniers évènements que nous avons vécus, nous ont appris que la vérité des faits et leur massivité, ne suffisaient hélas pas à tous nous édifier sur la texture de notre nouvelle réalité. Encore faut-il vouloir (pouvoir) les regarder en face, ces faits ; avoir le courage de les admettre, leur accorder le poids qui leur sied, être en mesure de dépasser ses propres biais et ses aveuglements ; entendre ce qu’ils nous disent, et pas seulement à l’oreille, mais à nos corps et à nos tripes, lorsqu’ils nous réveillent au milieu de la nuit.
La réalité nue est que nous vivons sous un régime qui piétine allègrement le droit auquel il est censé être soumis ; un régime qui ne respecte pas ceux des citoyens qui s’opposent à lui. Un État qui se dresse contre sa société, la violente et utilise la puissance publique pour préserver les intérêts d’une classe et ceux de ses propres clientèles. Sa Justice politique s’est octroyée un monopole de la qualification des faits, hors de tout contrôle du sens et de leur véracité. Elle peut décider sans avoir à s’en expliquer qu’un emoji, un article d’opinion, ou une phrase sortie de son contexte de performativité, est une menace à la sureté de l’État et déclencher ainsi l’appareil répressif et coercitif. L’État a ainsi créé des citoyens de différentes catégories. Ceux qui peuvent ouvertement et impunément appeler au meurtre sur les plateaux de télé et ceux qui pour un émoticône, un mot de travers, un post Facebook, une opinion critique, se retrouvent en prison ou en exil. Il suffit d’appartenir, ou de se faire identifier comme appartenant au bon ou au mauvais camp, pour que les jugements de cour vous fassent ange ou démon.
La question de fond qui se pose pour nos sociétés est celle d’un désir profond de justice sociale, d’équité, de rupture avec un pacte issu du temps colonial et ratifié par l’État postcolonial africain, qui consiste en une iniquité structurelle dans le partage du bien-être et des possibilités d’une vie décente. Pour cela, une gouvernance véritablement démocratique est le prérequis. Ce n’est pas seulement un désir de changement qui souffle au Sénégal et en Afrique de l’Ouest en général, mais un désir de révolution politique, sociale et économique ; c’est-à-dire de changement radical de paradigme du vivre-ensemble, des termes du contrat social, des conditions du partage de la prospérité et des fondements de notre communauté politique.
C’est cette aspiration que l’État néo-patrimonial et ses clientèles souhaitent briser parce que remettant en cause les privilèges de leur rente de situation. Le postulat d’un État tourné vers le bien-être du plus grand nombre échoue sous nos cieux sur la banquise de ses pratiques. L’État postcolonial est un appareil de commande et de contrôle qui prélève les ressources communes de la nation, les redistribue prioritairement à ses clientèles et laisse des miettes aux citoyens. Pour se préserver, il utilise la puissance publique et les institutions censées garantir la paix et l’équilibre contre les individus et concourt ainsi à produire de l’a-citoyenneté. Sa démarche consiste, durant ces jours pluvieux que nous vivons, à nous habituer à la petite oppression quotidienne, qui petit à petit enfle et devient grande. Des arrestations de militants, de journalistes, de voix critiques et leur emprisonnement. Un processus vertigineux de normalisation d’un État de non-droit et d’iniquité, dont le corollaire est l’accroissement de notre tolérance à l’arbitraire. Une fabrique progressive du consentement à l’oppression en repoussant chaque jour les limites de l’acceptable et en élimant notre capacité d’indignation.
Pour cela, il s’agit de miser sur la capacité d’accommodement naturelle des individus à toute situation, qui est un réflexe de survie ; mais aussi sur la peur, parfois la lâcheté, et surtout chez ceux qui n’adhèrent pas à un tel état de fait, sur un sentiment d’impuissance devant les évènements. Tout ceci nous obligeant à consentir et à nous associer à la ruine morale en cours, en faisant de nous les spectateurs passifs de l’injustice. Silence, on réprime, on emprisonne, on force à l’exil ! Surtout ne dites rien et détournez le regard. Les civilisations pourrissent par le cœur. Aucun combat pour le futur ne saurait faire l’impasse sur l’oppression présente.
C’est à cette nuit qu’il nous faut refuser de consentir. D’abord comprendre ce qui nous arrive. Un monde même affreux, lorsqu’on l’éclaire on le domine. Mener inlassablement la bataille du sens. Refuser les opérations de brouillage de celui-ci. La ruse de l’oppression est de nous amener au déni de sa réalité ; car il ne faut pas s’y méprendre, ce n’est pas seulement une formation politique et ses membres qui sont visés, mais l’idée que collectivement nous nous faisons de la liberté, de la dignité et de la justice ainsi que notre idéal d’une communauté juste qui sont sous assaut. Au préalable, nos corps furent vulnérabilisés afin de les rendre plus facilement capturables pour tenter d’y éteindre la flamme de l’esprit et la conscience de notre inaliénable dignité.
Il nous faut continuer à nommer les choses, leur abjection, et nous dresser lorsqu’apparait leur visage inacceptable. En attendant, garder l’espoir en lieu sûr et raviver la lumière qui nous anime. Cette saison que nous traversons prendra fin. Maintenir allumé le point d’or de notre courage et de notre refus de la nuit. La bataille qu’il faudra mener quand cette saison sèche de la démocratie sera passée, est celle de la refondation de nos institutions. Elle est impérieuse. Repérer ce qui les a rendus corruptibles et y remédier radicalement.
Récemment le traitement particulier d’une région du pays, la Casamance, doit nous alerter. Voici une région qui fut pendant des semaines sous embargo, ses voies de communication obstruées (bateau arrêté, routes nationales fermées à certaines heures, trafic des bus Dakar Dem Dikk réduit) parce qu’elle est acquise au leader du Pastef. Pendant presque 40 ans, une rébellion s’y est faite jour, avec comme revendication, l’indépendance. L’un des ressorts de cette demande fut le manque de reconnaissance ressenti par une frange de sa population, comme pleinement appartenant à la communauté nationale sénégalaise. A cette demande de reconnaissance, nous devons collectivement répondre en consolidant le sentiment et la réalité de l’appartenance symbolique, effective, affective et pratique de la Casamance à la communauté nationale. Ces actes ont pour effet de cisailler à nouveau le pacte national et républicain et de raviver une plaie qui a du mal à cicatriser. Les évènements récents en Casamance de jeunes encore tués par balles, et le tribut particulier que paye cette région du pays à cette crise, sont inacceptables. La responsabilité du régime actuel est de ne pas nous entrainer dans une aventure dont nous mettrons des décennies à nous relever.
Où est ce que tu étais quand on brûlait l’Université ?
Kagnoum, on n’arrête pas la mer avec ses bras.
Sonko est un phénomène créé par Maky même.
Tu connais Lalaké? C’est Sonko. Maky rasera les murs partout ailleurs. Contentez vous de l’admirer au Sénégal.
Moi je suis contre Macky sall a cause de sa mal gouvernance économique mais si Macky Sall libère Sonko et les casseurs des biens publics et les biens des sénégalais je conseillerai à tous les prisonniers de faire des grèves de la Faim pour être eux aussi libère pourquoi le détenu Boy djiné n,entame pas une grève de la faim pour être libérer
Sapo fenata Lou niop wakh Moy deug Macky mbam sakh moko geun
Pourquoi liberer un sanguinaire qui incite a tuer soyez raisonnables chers compatriotes dites a votre gourou de rester homme
Yow kou réw gua wakh ko sa baye
Ils peuvent aller se faire foutre 142 fois! Bandes d’enculés! Vous étiez où quand il tenait ses discours contre la république? Contre les institutions de la république? Contre nos guidés religieux? Contre le président de la république qui est une institution? Bandes d’enflures!
Merci
Merci
Libérer l’espoir du peuple
Ne confisquer pas nos voix en 2024
Gueum Sa Bopp plaide pour une libération sans condition du leader de Pastef . Ousmane Sonko et de tous ces autres détenus politique dans le Pays .
Fouttez nous la paix tous des militants de l ex pastref yolom perira en prison s il n arrete pas sa greve on s en fou de votre petition de merde yolom guenio dou diambar vrai yambar la c peine perdue
Merci
je me demande où étaient ces intellectuels lorsque sonko menaçait les fondements mêmes de l’Etat de droit au Sénégal et qu’il appelait pratiquement à renverser les institutions, en menaçant de mort le Président de la République?
Continuez à signer !!!
Tous des faux culs !!!
Trop tard ay rétane guéne ma déf khar Serigne diop mo warone nék 1er ministre pastéf et Sonko appartienne au passé
Allez vous faire voir, vous nous pompes l’air, où étiez vous quand ce minable et sinistre Sonko posait ses actes de défiance ?
Quant aux universitaires, où étiez vous quand ces sans cerveau brûlait l’université de Dakar ? Sur Pluton ?
Dégagez d’ici
Allez vous faire voir, vous nous pompes l’air, où étiez vous quand ce minable et sinistre Sonko posait ses actes de défiance ?
Quant aux universitaires, où étiez vous quand ces sans cerveau brûlait l’université de Dakar ? Sur Pluton ?
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Allez vous faire voir, vous nous pompes l’air, où étiez vous quand ce minable et sinistre Sonko posait ses actes de défiance ?
Quant aux universitaires, où étiez vous quand ces sans cerveau brûlait l’université de Dakar ? Sur Pluton ?
Dégagez d’ici
Je me demande pourquoi ya autant de nafekh si rewmi fouter nous tous la paix doulene fêlé
Franchement parlé nafekh bakhoul. Que représente ces signataires dans ce senegal rien touss nada. Où étiez vous lorsque des imbeciles brûlaient l’université et le pays en entier. Si vous aviez fermé vos gueules il faudra continuer de même. Allez-vous torcher le C avec votre torchon. Je vous pisse dessus.
De la fumisterie simplement. Tout ce beau monde de lettrés et lettrées a perdu la quintessence de l’intellectualisme. Des couards et des couardes, telle est la vérité; en ce qui les concerne.
Le Vrai.
Pétition de merde sonko à fait trop mal à la population éprise de paix vous les anciens ministres universitaires et autres nafekhs où étiez lorsque ce sonko appelait à brûler à saccager à voler et surtout à tuer jusqu à demander à sa racaille d aller au palais déloger le président le couper comme on a fait à l ancien président liberien plus fumiste que vous y en a pas dans le monde le pays a ses lois et règlements sonko à fauté maintenant il n a qua assumer c est tout allez vous faire foutre avec votre Pétition
Pétition de merde sonko à fait trop mal à la population éprise de paix vous les anciens ministres universitaires et autres nafekhs où étiez lorsque ce sonko appelait à brûler à saccager à voler et surtout à tuer jusqu à demander à sa racaille d aller au palais déloger le président le couper comme on a fait à l ancien président liberien plus fumiste que vous y en a pas dans le monde le pays a ses lois et règlements sonko à fauté maintenant il n a qua assumer c est tout allez vous faire foutre avec votre Pétition
Que 2 milliards de personnes signent ce chiffon on s’en tape vous nous emmerdez oubien sonko est l’amant de vos mamans
VOUS ETES DES ETRES HUMAINS OU DES MACAQUES…ET VOUS PRETENDEZ ETRE DES UNIVERSITAIRES…NON C EST PAS POSSIBLE VOUS VOUS DEFENDEZ CE VIOLEUR MANIAQUE PYROMANE VOLEUR
le forum de senego est infesté de RATS d’APR
Voila des gens qui soutenait les terroriste
UNE BONNE BASE DE DONNÉE POUR LES FDS.
Macky sall cet esclave peulh venu au pouvoir par erreur va aller enfer il est très méchant et haineux. C’est pour cela on dit qu’il faut se metier des gens qui ne ri jamais en général c’est des personnes très méchante.mais bientôt ton ère finira et tu ira aussi en prison espèce de chien je viens de comprendre pourquoi wade disait que tes parents étaient des mangeurs d’être humains
La détermination est claire : tous les fauteurs de troubles seront traqués sans relâche et conduits vers le seuil de la justice. Cette promesse retentit comme un écho solennel, une déclaration ferme dans laquelle la société proclame son engagement envers la préservation de l’ordre et de la tranquillité. Lorsque le désordre et l’agitation menacent la paix d’une communauté, il devient impératif d’agir. Les fauteurs de troubles, quel que soit leur motif ou leur position, sont mis en garde. Les regards vigilants des forces de l’ordre scrutent les ombres où ils se cachent, prêtes à intervenir pour rétablir l’équilibre. Les actions irresponsables et les actes destructeurs ne resteront pas impunis.
La détermination est claire : tous les fauteurs de troubles seront traqués sans relâche et conduits vers le seuil de la justice. Cette promesse retentit comme un écho solennel, une déclaration ferme dans laquelle la société proclame son engagement envers la préservation de l’ordre et de la tranquillité. Lorsque le désordre et l’agitation menacent la paix d’une communauté, il devient impératif d’agir. Les fauteurs de troubles, quel que soit leur motif ou leur position, sont mis en garde. Les regards vigilants des forces de l’ordre scrutent les ombres où ils se cachent, prêtes à intervenir pour rétablir l’équilibre. Les actions irresponsables et les actes destructeurs ne resteront pas impunis.
La détermination est claire : tous les fauteurs de troubles seront traqués sans relâche et conduits vers le seuil de la justice. Cette promesse retentit comme un écho solennel, une déclaration ferme dans laquelle la société proclame son engagement envers la préservation de l’ordre et de la tranquillité. Lorsque le désordre et l’agitation menacent la paix d’une communauté, il devient impératif d’agir. Les fauteurs de troubles, quel que soit leur motif ou leur position, sont mis en garde. Les regards vigilants des forces de l’ordre scrutent les ombres où ils se cachent, prêtes à intervenir pour rétablir l’équilibre. Les actions irresponsables et les actes destructeurs ne resteront pas impunis.
Je sais une chose Abdou Diouf avait utilisé le professeur Serigne Diop pour casser le pds de maître Abdoulaye Wade. Il avait à l’époque créer le pds rénovation financé par le parti socialiste.
Merci aux signataires. De grandes personnalités.
Texte pertinent et révélateur de l’état où ces minables nous ont mené. Un pays sans justice qui court inéluctablement à sa perte.
142 ALPHABETISES. IL N Y A QUE VOTRE « MOI » QUI VOUS INTÉRESSE. BOUGRES D ANES