Les enseignements vont reprendre à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis sous un autre format. Après les violentes manifestations au Sénégal, les cours se feront désormais à distance.
En effet, le Conseil académique de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis s’est réuni le mardi 13 juin 2023 en vue d’examiner la situation à l’U.G.B. Après analyse, le Conseil a pris la décision de la levée de la suspension en vue de permettre aux UFR et Instituts de pouvoir dérouler leurs activités pédagogiques à distance, de la reprise des soutenances de mémoires et de thèses.
Les activités pédagogiques en présentiel restent suspendues jusqu’à nouvel ordre.
Même situation à l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar où le Conseil a décidé de la reprise des activités pédagogiques (cours, TP, TD) sous format d’enseignement à distance selon le calendrier suivant : du 15 juin au 15 juillet 2023 : premier semestre ; du 24 juillet au 31 octobre 2023 : second semestre ; début novembre 2023 : début de l’année académique 2023-2024.
A toute chose malheur est bon ! N’est-ce pas le moment de saisir cette opportunité pour faire de l’enseignement à distance le principal moyen de diffusion des cours et enseignements dans le supérieur. Il est timidement adopté depuis quelques années, mais le temps est venu de le généraliser pour régler la crise profonde que connaît ce secteur depuis des décennies et que les pouvoirs publics n’osent pas affronter de face. Il faut se rendre à l’evidence:
1-l’accès automatique à l’enseignement supérieur pour tous les bacheliers est une option populiste et obsolète qui ne répond plus aux exigences de l’heure;
2- il est le principal responsable des crises dans le supérieur;
2- énormément d’argent est dépensé pour faire fonctionner ce système qui a fini de démontrer son inefficacité (très faible taux de diplômés, diplômes inadaptés et non conformes aux exigences du marché de l’emploi, ghettoisation de cités universitaires sont quelques-uns des innombrables problèmes d’un monde universitaire sénégalais paradoxalement budgetivore);
3- l’entretien d’une portion de la jeunesse sénégalaise par les pouvoirs publics, à grand frais, et au détriment de la grande majorité de leurs concitoyens, pour des résultats plus que médiocres doit être repensé.
Solutions alternatives :
1-une bonne partie du budget peut servir à la mise en place d’infrastructures décentralisées pour assurer les enseignements aux niveux régional et départemental, accompagné de la dotation d’équipements adéquats aux étudiants qui pourraient rester dans leur milieu d’origine;
2- les bibliothèques en lignes seront développées et generaliser;
3- les étudiants pourraient se déplacer au niveau central que pour des activités spécifiques (TD, TP, etc.);
4- l’enseignement supérieur, voire la diffusion des connaissances pourraient vraiment être democratisés et les localités provinciales en tireraient un grand profit en termes d’animation et de développement économique et social;
5- les universités pourraient mieux se concentrer sur leur rôle de centres de diffusion de connaissances et de recherche, avec beaucoup moins de pression humaine et sociale.
Ça vient au bon moment