Réponses techniques à Moussa Touré, Par Birame SOW

Dans une de ses sorties à Walf TV, reprises par la presse en ligne, Monsieur TOURE  a fait des déclarations qui appellent pour ma part un certain nombre d’éclaircissement. En effet, il déclarait que « le Sénégal aurait dû baisser le prix du carburant d’au moins 100 FCFA le Litre ». 

Je voudrais lui rappeler que la structure des prix, entrant en vigueur à compter du 20 décembre 2014 au 17 janvier 2015 a été caractérisée par une baisse de tous les produits pétroliers raffinés au Sénégal.

Ainsi, le prix du gasoil a baissé de 102 francs FCFA au litre en évoluant de 792 à 690 FCFA. Celui du supercarburant a baissé de 889 à 795 francs le litre alors que le litre de l’essence pirogue a chuté de 100 FCFA, passant de 687 à 587 FCFA. Quant au prix de la bouteille de 6 kg de gaz butane, la plus populaire, il évolue de 3.700 à 3.280 FCFA, soit une baisse de 420 FCFA. Le prix de l’emballage de 12 Kg fléchit de 930 FCFA au moment où celui de 2,5 kg revient à 1.485 FCFA contre 1.670 FCFA précédemment.

Mais également, il faut noter que lors de la structure des prix entrée en vigueur, le samedi 06 juin 2015, les bouteilles de gaz de 9 kg, 6 kg et 2,7 kg ont connu, en plus de la baisse intervenue en décembre 2014, une légère baisse, respectivement 70FCFA, 50FCFA et 25FCFA.

Et pourtant sur le gaz butane l’Etat du Sénégal a renoncé à la TVA qui lui fait perdre plus de 10 milliards mais également à chaque fois qu’il a blocage des prix, l’Etat paie les pertes sur importations (communément appelé pertes commerciales) c’est-à-dire le manque à gagner des sociétés importatrices.

A ma connaissance, jamais le consommateur Sénégalais n’a enregistré une baisse pareille sur les prix des hydrocarbures au Sénégal. D’ailleurs cette baisse a été saluée par l’ensemble des associations de consommateurs que compte le Sénégal.

C’est pourquoi, je me pose la question de savoir où était Monsieur TOURE à ce moment ? Ou bien, il ne fréquentait pas les stations services avant et après décembre 2014, ou tout simplement, il est de mauvaise foi ? Ou bien, il voulait faire le buzz. A son niveau, avec toutes les responsabilités qu’il a eues à occuper, il devrait s’informer davantage avant de prendre la parole.

Dans son speech, il déclarait aussi que le gouvernement était en train de violer le décret n°2006-952 du 26 septembre 2006 fixant les modalités de détermination des prix des hydrocarbures raffinés, en ne révisant pas l’arrêté de la structure des prix toutes les quatre semaines ( tous les 28 jours). NB : les délais de fixation de la structure des prix sont prévus par la loi et organisés par un décret.

Je voudrais d’abord lui rappeler que le décret qu’il a cité a été abrogé et remplacé par le décret 2014-003069 du 03 décembre 2014. Ensuite, lui rappeler que le gouvernement n’a jamais violé ni le décret de 2006, qui est abrogé, encore moins celui de 2014 qui est actuellement en vigueur. En effet, tous les 28 jours comme stipulé par la loi 98-31 du 14 avril 1998 en son article 20 et organisé par le décret de 2014 précité en son article 32, l’arrêté fixant la structure des prix des produits pétroliers raffinés est renouvelé en suivant les cours mondiaux du pétrole. Cet arrêté est envoyé à tous les titulaires de licences et publiés par tout moyen approprié mais également, il est envoyé à toutes les associations de consommateurs plus particulièrement à l’ASCOSEN qui suit de très prés la structure des prix.

A ce titre, la révision des prix des produits pétroliers se faisant toutes les quatre semaines comme stipulé, même pas par le décret comme il le dit, mais par la loi 98-31 du 14 avril 1998 en son article 20, six (6) structures de prix ont été réalisées par le gouvernement du Sénégal depuis janvier 2015.

Ces structures des prix se sont caractérisées par un blocage des prix à la pompe des produits blancs notamment le supercarburant, le gasoil et l’essence ordinaire depuis la baisse opérée au mois de décembre 2014.

Je voudrais poliment demander à Monsieur TOURE, la prochaine fois qu’il voudrait parler de l’aval des produits pétroliers, qu’il s’approche de l’administration, qui est là pour tout le monde, pour se remettre à niveau, notamment le Ministère de l’Energie et du Développement des Energies Renouvelables, pour éviter d’entrer dans un débat politique politicienne car comme disait l’autre sur ce dont on n’a pas de connaissance, on doit avoir une obligation morale de se taire.

  Birame SOW

Juriste- CCR/APR

birame2004@hotmail.com

2 thoughts on “Réponses techniques à Moussa Touré, Par Birame SOW

  1. Isp

    Mr Sow, tout ce que vous dites est vrai. Cependant vous évitez purement, adroitement, consciemment (ou pas) la vraie Vérité: l'arnaque qui se situe à la base… En occurence le prix d'aquisition super élevé du brut par le gouvernement. Oui monsieur Sow c'est ou le probleme reside. Pr le truchement du groupe ITOC… La SAR paye un prix exhorbitant comparé à celui des marchés organisés. La seule fois que les fluctuations des couts n'affectent pas le prix a la pompe c'est dans les situations du Hedging! Ce que les compagnies d'aviations font sur toute une periode budgetaire.
    Vous repondez a Mr Touré certes mais de maniere fort nuancée. C'est comme si vous confirmiez avoir nettoyé l'eau sur le sol apres qu'un verre d'eau y soit accidentellement répandu tout en sachant et taisant l'existence d'une sévère fuite dans la plomberie et qui est entrain d'abimer le plancher sur lequel on se tient.
    Structure des prix woo… Reduction woo, subvention woo tout ceci is just Smoke comme dirait on. Repondez à une question (je sais que vous ne le ferez pas): combien nous coute le baril ou la tonne du produit raffiné puis comparons le au prix du marché. Une fois ce calcul fait je vous dirai ou disparait ce manque à gagner. Ahemmm. Bu len nu fonto la verité jaillira insha Allah. Soon.
    Un homme du milieu.

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