Ansou Sané à M. Teuw Niane après sa sortie sur la Casamance: « Quand le nihilisme d’un scientifique devient… »

Dans une tribune que vous avez signé hier, depuis Médina Wandifa, intitulée « la Casamance croule sur ses richesses non valorisées », vous avez dressez un tableau noir de l’action du Président Macky SALL en Casamance. Ce bilan que vous avez dressé sans aucune objectivité, sans aucune base critique et un regard historique, fondé sur le passé de la région qui ne militait pas en faveur de tout investissement, n’honore pas l’intellectuel-scientifique que vous êtes.

A parcourir votre texte, on a l’impression que rien, absolument rien n’a été fait en Casamance sous le régime du Président Macky SALL, régime dont vous assumez sans nul doute une partie de son bilan sous toutes ses formes. Pourtant, vous disposez de tous les éléments factuels pour faire une comparaison objective entre la Casamance d’avant Macky SALL et celle de 2012 jusqu’à nos jours.

En votre qualité de scientifique et de surcroit mathématicien, je m’attendais à plus de rigueur et de sincérité intellectuelle dans l’analyse. En effet, votre posture de scientifique aurez dû vous conduire à produire un papier d’une dimension beaucoup plus objective. Pourtant, dès les premières années de la magistrature du Président Macky SALL, vous aviez eu l’honneur de siéger au sein du Conseil des Ministres, une instance solennelle dans laquelle, vous aviez entendu toute la batterie d’instructions et d’orientations données par le Président Macky SALL en faveur de la Casamance, cela notamment dans les domaines du retour de la paix, du désenclavement, de l’industrialisation et j’en passe. Vous aviez dû également entendre le compte rendu que vos collègues, en charge de ces dossiers, faisaient à l’attention du Président de la République, à travers des communications qui revenaient sur l’état de prise en charge des orientations et instructions.

Si vous vous faites preuve de nihilisme, vos responsables de la Casamance, en revanche, mesurent certainement, à sa juste valeur, l’impact des actions du Gouvernement pour cette zone quel que soit, du reste, la région où ils se trouvent (Sédhiou, Ziguinchor ou Kolda). C’est dire qu’aujourd’hui, on peut s’opposer au Président Macky SALL, ne pas épouser sa vision, mais on ne pourra jamais salir l’œuvre gigantesque qu’il a réalisée en Casamance surtout dans le secteur du désenclavement qui était une préoccupation historique et légitime de la Casamance. C’est pourquoi, il est de mon devoir, en tant que témoin de ces réalisations, de vous en rappeler quelques-unes.

D’abord, en tant qu’intellectuel, vous savez sans nul doute que les spécialistes du développement prônent la réunion cumulative d’au moins trois facteurs ou conditions pour favoriser le développement d’un pays ou d’une zone : il s’agit du désenclavement (terrestre, aérien, maritime), des facteurs de production notamment de l’électricité et de son accessibilité et enfin de l’existence de mesures incitatives à l’économie notamment la baisse de la fiscalité et un environnement des affaires favorable…

Pour la Casamance, en plus de ces conditions, il fallait d’abord prendre en main l’épineux dossier du retour de la paix dans une région minée par un conflit vieux de 40 ans qui avait fini de déstructurer son tissu industriel, social, culturel et économique. Autrement dit, toute action de développement dans cette région était vouée à l’échec si elle ne prend pas en considération, au préalable, cette dimension. Cela était d’autant plus vrai que tous les prédécesseurs du Président Macky SALL avaient toujours subordonné le financement du développement économique de la Casamance à un retour de la paix. En 2012, ce dernier a fait de cette question une priorité et a théorisé à cet effet, le concept de la paix par le développement. Autrement dit, selon Macky SALL, le meilleur moyen de parvenir à la paix c’est d’assurer la relance du développement économique et social de la Casamance. Et comme tout développement passe impérativement par le désenclavement, il a d’abord engagé le Gouvernement dans ce vaste chantier.

Les fruits de cette vision sont manifestement visibles au grand bonheur des populations de la Casamance et de tous ceux qui visitent la région. Vous en faites partie certainement vous étiez fier de publier une de vos photos au bord d’une des lignes notre fleuron national Air Sénégal en partance pour Cap Skiring. Ce choix de la voie aérienne existe aujourd’hui à côté d’autres moyens de transport qui assurent la desserte de la région. Le désenclavement de la Casamance est une réalité avec la RN6 qui relie Ziguinchor à Kolda via Sedhiou, la RN4 qui est en cours de finalisation. La Casamance est aussi dotée de 8 ponts déjà livrés ou en cours de finition sans oublier les boucles dans le Pakao, le marssassoum ainsi que dans le Fogny et le blouf.

Le pont de farafénié en est la parfaite illustration, un pont, d’une longueur de 1,9 km, qui assure la continuité territoriale de la Casamance tout en facilitant l’évacuation des produits de la Casamance au grand bonheur des commerçants et autres opérateurs économiques. Ainsi, grâce au leadership du Président Macky SALL, ce pont, dont le plan de construction existait depuis 1970, a vu le jour facilitant ainsi les déplacements des casamançais. Au niveau du désenclavement rural, beaucoup de zones sont dotées de pistes de production et de désenclavement même si je reconnais, à l’instar de tous les sénégalais, que cela doit être accentué pour davantage relier les zones de production aux zones de commercialisation.

Au plan aérien, la Casamance est desservie par deux compagnies qui assurent, quotidiennement, au moins trois rotations. Au plan maritime, deux navires assurent la desserte plus un navire dédié exclusivement au fret maritime. Je voudrais tout de même m’associer à toutes les voies qui se lèvent pour faire un plaidoyer en faveur de la reprise des rotations des bateaux afin de soulager les populations de la Casamance même si, au départ, je comprends et approuve les raisons de sécurité à l’origine de la suppression de ces rotations.

Je voudrais aussi vous rappelez qu’à la faveur du projet Orio , financé à hauteur de 23 milliards , le Gouvernement a dragué le fleuve Casamance du port de Ziguinchor à l’embouchure, soit une distance de 120 km sur une profondeur de 7 m. Ce dragage est à l’origine de l’amélioration sensible de la navigabilité sur le fleuve et l’impact de cette mesure est sans nul doute l’exportation depuis 2018, directement à partir du port de Ziguinchor, de la noix de cajou contrairement aux années précédentes où cette filière s’exportait via le port de Banjul.

Cette situation a contribué à relancer cette filière et à créer des milliers d’emplois directs et indirects notamment au niveau des jeunes et des femmes. A titre d’exemple, en 2017, seules 56 tonnes de noix de cajou ont transité au port de Ziguinchor contre 39 477 tonnes entre 2020 et 2021, avec un chiffre d’affaires de 27 milliards générés dans l’économie de la région.

Au titre de l’accessibilité de l’énergie, vous n’êtes pas sans savoir que le Gouvernement a amélioré les capacités de production de la centrale électrique de Boutoute qui fournit le courant aux trois régions de la Casamance, grâce à un financement de 8 milliards. La Casamance est presque épargnée de toute coupure et les industries disposent de l’électricité pour leur production.

C’est dire qu’après avoir mis en marche les chantiers de la paix, du désenclavement et de l’énergie, il ne restait plus qu’à prendre en charge le problème de l’industrialisation de la Casamance pour valoriser, comme vous le dites, les potentialités de la région et créer des emplois. Même si je suis d’accord avec vous que les potentialités de la région doivent être valorisées par la transformation industrielle, je voudrais toutefois relever mon étonnement face à votre silence volontaire sur les efforts consentis pour lancer le chantier de l’industrialisation de la Casamance. A ce niveau, vous avez volontairement omis de présenter le projet de l’Agropole SUD, qui est en cours et qui constitue un début de réponse aux préoccupations que vous avez soulignées.

Pour rappel, la plateforme de l’Agropole est lancée à Adéane avec pour objectif de créer des unités industrielles de transformation des produits de la Casamance notamment la mangue et l’anacarde. Pour la mangue, son taux actuel de transformation est de 2% et l’objectif est d’arriver à 20%, il en de même pour l’anacarde pour lequel le taux actuel de transformation est de 5%. Il s’agira d’atteindre, à terme, 30% via ce projet. L’agropole est aussi un puissant moteur de création d’emplois pour les jeunes et les femmes.

Votre tribune a aussi dressé un bilan sombre de la gestion des forêts en dépit de beaucoup de mesures prises par le Gouvernement pour leur préservation. Je voudrais, à ce titre, rappeler la révision du code forestier qui a prévu des délits nouveaux tels que l’association de malfaiteurs et le trafic international de bois. Dans ce registre, je voudrais aussi vous rappeler que la lutte contre le trafic de bois en Casamance est dorénavant confiée à toutes les Forces de Défense et de Sécurité et jusque-là des résultats probants ont été enregistrés.

J’ai réservé la fin de ma tribune à l’important défi et challenge réalisé par le Président Macky SALL en Casamance. Il s’agit du processus de paix que le Président Macky SALL a pris en charge grâce à des innovations dans la manière de verrouiller et de conduire les négociations. Ainsi, les stratégies de négociations directes, avec les factions du MFDC qui aspirent à la paix par le dialogue, ont permis la signature d’accords de paix avec plusieurs ailes du MFDC, ce qui a contribué à un retour de la paix dans le sud du pays.

L’un des indicateurs qui confirment cette situation est le retour des milliers de personnes qui avaient abandonné leur localité depuis les pires moments de ce conflit (les années 1990) et qui retrouvent, aujourd’hui, des localités où la paix et la sécurité sont revenues. Aussi, vos responsables de la Casamance vous ont certainement dit toute la tranquillité avec laquelle un voyageur peut faire le tour de la Casamance sans risque de braquage, d’interdiction de circuler à certaines heures ou de représailles diverses.
C’est dire donc que le Président Macky SALL est, incontestablement, l’artisan de la paix et du désenclavement de la Casamance. Et c’est sans nul doute son legs historique pour la Casamance.

Ansou SANE
Directeur général de l’ANRAC

3 commentaires

  1. ampasoucoupapaye@gmail.com

    Cher Ansou, chez les diolas le griot n’existe pas. Depuis que tu es casé dans ta petite structure politique, tu es devenu un repondwur automatique. Depuus que Sonko est en politique, toute la Casamance est punie par ton dieu du palais dont le nom me donne lengoût de vomir. Va chercher un métier car la politique n’est qu’un jeu éphémère. Depuis ta nomination à ce poste politique, tu brillenpar ton arrogance. Dans quelques jours, vous ne serez que des has been.

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