Dans le sud du Sénégal, à Affignam, département de Bignona, les habitants se sont mobilisés pour réclamer l’ouverture d’une embouchure afin de protéger leurs rizières. Regroupés autour d’un cadre de concertation sur le barrage d’Affignam, ces populations se sont exprimées sur les difficultés causées par cet ouvrage anti-sel, dont la réalisation a débuté le 8 mai 1983, sous le mandat de l’ancien président Abdou Diouf.
Le barrage, réhabilité en 2020 grâce au soutien de la République de Chine, visait à aménager les terres dans cette zone. Cependant, ses effets négatifs sur l’agriculture locale ont poussé la population à exprimer son mécontentement. « Nous avons sonné la mobilisation pour exprimer notre amertume », a déclaré Dème Diatta, porte-parole des habitants, ajoutant que « nos rizières ne produisent plus, nos puits sont à sec, nos terres sont devenues arides ».
Le barrage d’Affignam, s’il joue pleinement son rôle d’ouvrage anti-sel, est aussi accusé d’avoir des conséquences néfastes sur la vie des habitants depuis près de 40 ans. Dème Diatta a interpellé les autorités, soulignant que l’ouvrage « n’a plus d’utilité » pour la population locale et a plaidé pour la construction d’un pont à proximité qui permettrait de retrouver une vie aquatique saine.
De son côté, Bilaly Keita, directeur du barrage, a admis les problèmes engendrés par l’installation. Il a cependant indiqué que des projets comme le PROVAL-CV sont en cours pour améliorer la situation d’ici juin 2025. Il appelle également les habitants à valoriser les hectares de terres inexploitées pour que l’État puisse intensifier ses efforts avec des infrastructures et des équipements agricoles supplémentaires.
Cet article dérivé du reportage effectué par nos confrères de l’APS met en lumière les tensions autour de cet équipement hydrologique et les défis auxquels font face les communautés locales pour sauvegarder leur activité agricole.