Dans une Afrique en proie aux coups d’Etats militaires ou guerres civiles pour la conquête du pouvoir, le Sénégal a toujours demeuré un modèle de démocratie. L’un des piliers de cette démocratie, réside dans l’organisation régulière d’élections, notamment législatives, qui permettent aux citoyens de choisir leurs représentants à l’Assemblée nationale.
Toutefois, si ce système garantit une certaine représentativité, il n’en demeure pas moins perfectible car la méthode de désignation des députés via la liste nationale et le recours au mécanisme du plus fort reste dans la répartition des sièges soulèvent des critiques légitimes quant à leur pertinence démocratique. De ce fait, il devient urgent, afin de donner plus de légitimité aux représentants du peuple (les députés) de penser à supprimer, de la constitution et du code électoral, la liste nationale et la disposition du plus fort reste.
La liste nationale : un déficit de légitimité populaire à supprimer.
Le système électoral sénégalais prévoit deux listes pour l’élection des députés : la liste majoritaire départementale et la liste proportionnelle nationale. Cette dernière permet à des partis d’obtenir des sièges à l’Assemblée nationale en fonction de leur score à l’échelle du pays, indépendamment de leur ancrage local. Cela signifie qu’un député peut être élu sans jamais avoir directement été choisi par les électeurs d’un territoire déterminé, mais uniquement sur la base d’une répartition globale.
Cette configuration soulève une problématique fondamentale de légitimité démocratique. Un député est, par essence, un représentant du peuple. Il doit, dans l’idéal, entretenir un lien organique et politique avec une circonscription, connaître ses réalités, défendre ses intérêts et rendre compte de son action. Or, le député issu de la liste nationale échappe à cette logique. Il ne représente pas un territoire, mais plutôt un appareil partisan. Il ne tire pas son mandat de l’adhésion directe des citoyens à son projet, mais de la performance globale de son parti. Dès lors, peut-on vraiment parler de représentation populaire ? Ne s’agit-il pas plutôt d’une représentation politique abstraite, parfois déconnectée des préoccupations réelles des électeurs ? La suppression de la liste nationale devient ainsi une nécessité pour renforcer la démocratie de proximité.
Le système du plus fort reste, un facteur de fragmentation et de multiplication des listes électorales : une disposition à supprimer.
Le recours au système du plus fort reste est aujourd’hui un aspect problématique du dispositif électoral sénégalais. Ce mécanisme, bien qu’ayant pour objectif d’assurer une certaine équité dans la représentation proportionnelle, a des effets indéniables sur le paysage politique national et sur le plan financière d’une élection. Il encourage la multiplication des listes aux élections législatives. La preuve : depuis la deuxième alternance, les listes ne cessent de se multiplier aux élections législatives (24 en 2012,47 en 2017 et 41 en 2024).
Des formations politiques ou coalitions sans réel poids électoral peuvent, en grignotant quelques milliers de voix dans plusieurs départements, réussir à obtenir un siège à l’Assemblée. Il est possible, par exemple, qu’un candidat obtienne un siège avec moins de 30.000 voix, comme ce fut le cas de sept listes aux élections législatives de Novembre 2024 dont Farlu 28 303 voix, les nationalistes / Jël Linu Moom 26 876 voix, Pôle alternatif de la 3e voie « Kiraay ak Natangue » 26 775 voix, Sénégal Kese 25 822 voix, Sopi Senegal 22 991 voix, And Ci Kooluté Nguir Sénégal (AKS) 21 391 voix, And Beesal Sénégal (ABS) 20 765 voix.
Ce phénomène fragmente, d’une part, le champ politique et favorise l’émergence de partis éphémères, souvent centrés sur des ambitions individuelles plus que sur des projets de société. Et, d’autre part, il a des effets économiques en ce sens que pour chaque liste, il faut au moins un nombre de bulletins de vote égal au nombre d’inscrits sur le fichier, voire le double. Ce qui constitue un poids économique très lourd, du fait que pour un bulletin imprimé, il faut 18f CFA. Donc, pour 41 listes, il faut au minimum 302.247.531 bulletins équivalant à 5.440.455.558 f CFA. Une perte considérable pour l’économie du pays, d’autant plus que, sur les quarante et une listes, nombreuses sont celles qui n’ont aucune base politique et nombreux sont les bulletins imprimés avec l’argent du contribuable qui finissent à la poubelle sans avoir été pris par l’électeur.
Une réforme certes risquée pour les hommes politiques en quête de légitimité, mais bénéfique pour la rationalisation des listes aux élections législatives à venir.
Monsieur Ali FANE
Géopolitologue,
bbcfane@gmail.com
Il faut supprimer la liste nationale ils n’ont pas de ligitimiter si ont supprime la liste nationale tu va voir de leader local ça n’arrange que les politiciens voilà pourquoi ils n’a parlent pas merci
Le plus fort reste n’ a pas de sens dans une démocratie
Il faut le Supprimer