Explosion des soupçons de blanchiment : 928 opérations suspectes signalées en 2024

Rapport de la CENTIF en 2024. La Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) a enregistré un total de 928 déclarations d’opérations suspectes en 2024, marquant une augmentation significative par rapport aux années précédentes : 807 en 2023 et 330 en 2022. Cette progression témoigne d’un renforcement de la vigilance dans la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.

83 % de ces déclarations proviennent des banques et établissements financiers, selon les précisions apportées par le directeur de cabinet du ministre des Finances jeudi, lors de la cérémonie officielle de la 43ᵉ réunion plénière de la commission technique du GIABA (Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest), tenue le jeudi 15 mai 2025.

Les signalements portent sur des infractions variées, notamment des cas de corruption, de fraude fiscale, de détournements de fonds, ou encore des transactions en espèces suspectes. En 2023, certaines de ces opérations avaient atteint des montants dépassant les 15 millions de francs CFA.

Demandes d’information en forte hausse
En parallèle, la CENTIF a formulé 2 572 demandes d’information à des autorités nationales en 2024, contre 1 146 en 2023, signe d’une intensification de la coopération entre institutions dans le cadre des enquêtes financières. À l’international, 45 demandes ont été adressées à des cellules de renseignement financier étrangères.

Sanctions possibles en cas de non-coopération
Les établissements financiers qui refusent de coopérer avec la CENTIF s’exposent à des sanctions sévères, conformément à la loi n°2018-03 du 23 février 2018 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme au Sénégal. Les mesures peuvent aller de sanctions pécuniaires (allant jusqu’à plusieurs centaines de millions de FCFA) à des sanctions disciplinaires de la BCEAO, voire au retrait d’agrément pour les cas les plus graves.

D’un point de vue pénal, les dirigeants impliqués dans des faits de complicité de blanchiment, ou n’ayant pas effectué de déclaration de soupçon, peuvent être poursuivis en justice. La législation prévoit également des mesures restrictives, telles que la suspension d’activités, des audits renforcés, ou encore une mise sous surveillance accrue par les autorités nationales et internationales.

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