Ce mercredi, en Conseil des ministres, le Président de la république a demandé au Premier Ministre, « de mettre en place un Conseil national de la Recherche et de l’Innovation pour matérialiser la nouvelle politique de recherche et d’innovation, et aux Ministres en charge de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique endogène et arrimé aux meilleurs standards internationaux ».
Mieux, il a sollicité auprès du Premier Ministre et auprès du ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, auprès des ministres en charge de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique en particulier, la nécessité de travailler à la validation, avant fin août 2025, d’un document de politique nationale de recherche et d’innovation impliquant les acteurs publics et privés, les universitaires, les chercheurs, les industriels et toute autre partie prenante. Il a aussi demandé au Premier Ministre d’assurer la mise en cohérence, la supervision des programmes ministériels d’investissement dans la recherche, la promotion de l’innovation et de veiller à leur convergence avec les besoins sectoriels du pays ». En février dernier, les autorités sénégalaises avaient annoncé vouloir investir 1105 milliards F CFA (environ 1,9 milliard USD) dans leur stratégie numérique.
Le but étant de faire du pays un hub technologique à l’horizon 2034. Toutefois, ces initiatives capitales pour le développement du Sénégal et l’atteinte des objectifs de développements durables (ODD), à court terme, et en référence à la vision « Sénégal 2050 » ainsi qu’à la déclaration de politique générale du Premier Ministre Ousmane Sonko, doit se faire dans une plus large concertation.
En effet, les changements de régimes ont toujours pour conséquences d’ignorer l’existant dans le cadre de la continuité des affaires de l’Etat. Toutes les réalisations et avancées majeures doivent être prises en compte, notamment en matière de capitalisation, eu égard aux avancées technologiques et les défaillances notées dans les politiques, les stratégies en cours de mise en œuvre par les Autorités Administratives Indépendantes (AAI) en charge de la régulation des secteurs susmentionnés ainsi que l’implication des acteurs du secteur privé, des associations des consommateurs dont les expériences et les expertises ne font l’objet d’aucun doute.
Aujourd’hui, il ne faut pas essayer de réinventer la roue car dans un contexte international très dynamique, l’Etat du Sénégal a initié un processus de formulation d’une stratégie sur l’intelligence artificielle (IA) et d’une stratégie sur le numérique en prenant en compte les enjeux spécifiques du Sénégal. Ces stratégies sur l’IA et le numérique doivent être alignées avec les orientations de la stratégie « Sénégal Numérique 2025 », le « Plan Sénégal Emergent (PSE) » et aujourd’hui, en 2024, la nouvelle stratégie numérique « Sénégal 2050 ». En effet, ces stratégies ont été élaborées pour servir de catalyseur à la modernisation de l’économie et à l’amélioration de la compétitivité.
Pour rappel, la mise en œuvre de ces stratégies s’appuie sur les recommandations de la stratégie de la transformation numérique pour l’Afrique portée par l’Union Africaine et qui repose sur des piliers fondamentaux que sont : l’environnement favorable, politique et réglementation, commerce et services financiers numériques, administration numérique, compétence numérique et capacités humaines, innovation numérique et entreprenariat.
Cette stratégie vise à induire la transformation numérique dans six secteurs critiques stratégiques, notamment l’industrie numérique, le commerce et les services financiers numériques, administrations numériques, éducation numérique, santé numérique et agriculture numérique. Aussi, cinq thèmes transversaux ont été identifiés comme moyens pour induire cette transformation numérique afin de soutenir l’écosystème numérique, notamment les contenus et applications numériques, l’identité numérique, les technologies émergentes, la cibersécurité, la protection de la vie privée et des données à caractère personnel, la recherche et le développement.
Cette stratégie de transformation numérique pour l’Afrique s’appuie sur les initiatives et les cadres existants tels que l’Initiative de politique et de réglementation pour l’Afrique numérique (PRIDA), le Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA), la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), les Institutions financières de l’Union africaine (AUFI), le Marché unique africain du transport aérien (SAATM) et la libre circulation des personnes (LCP), pour favoriser le développement du marché numérique unique africain (DSM) dans le cadre des priorités d’intégration de l’Union Africaine (UA). Ainsi, suivant les recommandations de l’agenda 2063 et aux objectifs de développement durables (ODD) des Nations Unies, les gouvernements ont la responsabilité de créer un environnement favorable avec des politiques et des règlements qui encouragent la transformation numérique.
Abdoukhadre NDIAYE Président du Mouvement National pour le Défense des Intérêts du Sénégal (MONDIS)