Microsoft fait face à des critiques croissantes à Istanbul suite à des allégations de soutien à l’armée israélienne via ses services de cloud et d’intelligence artificielle. Ces critiques interviennent après les attaques du 7 octobre 2023. Plusieurs employés de haut rang, dont le PDG Mustafa Suleyman, ont exprimé leur mécontentement lors du 50e anniversaire de l’entreprise, dénonçant la collaboration avec Israël.
Selon une enquête de janvier par The Guardian, Microsoft aurait intensifié ses services informatiques et de stockage pour l’armée israélienne, concluant des contrats de plusieurs millions de dollars. Ces services incluent des milliers d’heures d’assistance technique, rendant l’armée israélienne de plus en plus dépendante de géants technologiques comme Microsoft, Google et Amazon pour la gestion de leurs données.
Un rapport de l’Associated Press (AP) précise que l’infrastructure cloud Microsoft Azure est utilisée pour compiler des données issues de la surveillance de masse. Ces données incluent des messages transcrits et traduits de diverses sources. La plateforme Azure permettrait d’identifier certains mots-clés au sein de ce large volume de données, d’après un responsable mentionné dans le rapport.
Heidy Khlaaf, ancienne ingénieure en sécurité chez OpenAI, a déclaré, citée par l’AP le 18 février, qu’il s’agit de la première confirmation de l’utilisation de modèles d’IA commerciaux dans des opérations militaires. Elle souligne une augmentation drastique de l’utilisation des services combinés de l’IA avec OpenAI et Microsoft, notant que cette utilisation aurait été multipliée par 200 en mars 2023 comparée à avant le 7 octobre.
D’autres rapports révèlent que, de mars à juillet 2024, les données militaires stockées sur les serveurs de Microsoft auraient doublé, dépassant les 13,6 pétaoctets, avec une utilisation en hausse de près des deux tiers après les attaques initiales.
The Washington Post a rapporté récemment que le département cloud de Google a coopéré avec l’armée israélienne peu de temps après les frappes de Tel-Aviv contre Gaza. Un employé aurait averti l’entreprise de répondre rapidement aux demandes militaires pour éviter qu’Israël ne sollicite Amazon à la place. Un message interne révélé aurait montré qu’un employé a remercié un collègue pour la complétion d’une mission ordonnée par l’armée israélienne, précisant la sollicitation d’accès élargi aux outils d’IA.
Ces informations ont été traduites de l’anglais par Adama Bamba et apparaissent sur le site d’Anadolu, où l’auteur est crédité.