La Campagne internationale pour interdire les mines terrestres (ICBL) a récemment interpellé la Pologne sur son engagement dans le traité d’interdiction des mines. Dans un communiqué vendredi, l’organisation a spécifiquement évoqué le fait que la Pologne n’a pas encore achevé son retrait de ces armes, conformément à ses obligations. De plus, elle a insisté sur l’interdiction totale, par le traité, de produire des mines, répondant à l’annonce récente de la Pologne de produire un million de mines terrestres.
Jeudi, la Pologne a annoncé son intention de produire ces mines terrestres pour renforcer ses frontières avec la Russie et la Biélorussie. Cette décision a été confirmée par Pawel Bejda, vice-ministre de la Défense, qui a souligné que la production serait dirigée par l’industrie de défense d’État. Bejda a qualifié cette initiative de « nécessité pour la sécurité nationale ». « Actuellement, nous n’avons pas de mines antipersonnel, mais nous avons la capacité de les produire, avec les efforts conjoints des entreprises publiques et privées d’armement », a-t-il précisé.
Tamar Gabelnick, directrice de l’ICBL, a fermement rappelé que la Pologne, en tant qu’État partie au traité d’interdiction des mines, n’a pas le droit de développer, produire ou acquérir des mines antipersonnel. Gabelnick a également déclaré : « Les armes qui tuent et blessent principalement des civils ne garantiront pas la sécurité de n’importe quel pays. »
Cette annonce de la Pologne suit la démarche de quatre pays de l’OTAN, à savoir l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie et la Pologne elle-même, qui ont exprimé leur intention de se retirer du traité en raison de la guerre en Russie. Adoptée en 1997, la convention aussi connue sous le nom de Traité d’Ottawa, interdit absolument l’acquisition, la production, le stockage, le transfert et l’utilisation de mines antipersonnel.
Nous avons lu ce compte-rendu sur le site de nos confrères d’Anadolu et il a été traduit de l’anglais par Sanaa Amir.
