Monsieur Babacar Ndiaye, votre gestion de la Fédération Sénégalaise de Basketball (FSBB) a non seulement stagné, mais a sérieusement fait reculer ce sport dans notre pays. Le prestige que nous avions durement acquis a été enseveli sous un amas de dettes et d’opacité. Comment espérer des performances constantes dans de telles conditions ?
Vos récentes déclarations à Igfm ont davantage renforcé mes préoccupations. Vous avez évoqué une clause de confidentialité liée au contrat avec Majestee, affirmant qu’une clause similaire existait pour celui avec Nike. C’est faux. Durant ma présidence, j’ai toujours privilégié la transparence, allant jusqu’à organiser une conférence de presse conjointe avec Nike pour dévoiler les termes de notre partenariat. La transparence est une exigence dans la gestion des ressources publiques et sportives.
Cette gestion opaque a justement conduit Nike à rompre le partenariat, faute de visibilité et de rendement satisfaisants.
Parlons chiffres, Monsieur Ndiaye :
Où sont passés les 900 millions FCFA de l’Afrobasket 2019 ?
Où sont les recettes des 25 000 spectateurs présents à la finale, sans oublier les 5 000 qui, bien que munis de billets, n’ont pas pu entrer ?
Les contributions des équipes participantes, s’élevant à environ 150 000 dollars, où sont-elles passées ?
Je connais ces chiffres, ayant moi-même dirigé la Fédération. Rien de tout cela n’apparaît dans la comptabilité actuelle.
Quant à votre prétendue avance financière à la FSBB, cela semble peu crédible. L’argent des sponsors est largement suffisant pour couvrir les dépenses. Le rapport de la Cour des comptes de 2021 a d’ailleurs signalé une subvention de 200 millions FCFA destinée au fonds Covid-19. Aucune explication n’a été fournie sur son utilisation.
Organiser un tournoi Afrobasket nécessite moins de 100 millions FCFA. Sous ma présidence, au Mali, à Madagascar, au Mozambique et en Côte d’Ivoire, le budget n’a jamais dépassé 80 millions FCFA par édition. Comment justifiez-vous près d’un milliard pour l’Afrobasket 2019 ?
Votre gestion sportive pose également problème. Vous avez renvoyé des entraîneurs talentueux tels qu’Abdourahmane Ndiaye, Cheikh Sarr et Boniface Ndong, tout en prétendant envoyer d’autres se perfectionner à l’étranger. Ces contradictions sont incompréhensibles.
De plus, supprimer le titre de Roi et Reine du basket, qui motivait les athlètes, est une décision regrettable. Je rappelle que les derniers lauréats, Ndèye Sène et Vieux Ndoye, avaient partagé 70 millions FCFA en 2012.
Enfin, votre élection à la présidence, facilitée par Matar Bâ alors que vous n’étiez plus président de club, soulève des interrogations légitimes. Pourquoi maintenir Gorgui Sy Dieng comme vice-président malgré son absence prolongée ?
Nous appelons le ministère des Sports à diligenter une enquête approfondie sur la gestion de la FSBB. Une clarification des finances et une gouvernance saine sont essentielles pour redresser le basket sénégalais.
Baba Tandian
Ancien président de la FSBB
Il a raison. Ou va l’argent du basket senegalais