Fodé Kamara : L’art pour interpeller les mémoires coloniales

Sous le regard attentif des visiteurs, l’artiste Fodé Kamara présente ses œuvres à la galerie 90, près de la Place de l’indépendance, dans le cadre de la Biennale de Dakar. Ici, c’est la mémoire des tirailleurs sénégalais qui est mise à l’honneur. À travers des tableaux percutants, Kamara dénonce les stéréotypes raciaux toujours présents. « C’est une relecture des symboles coloniaux », explique-t-on dans l’exposition.

Les visiteurs découvrent comment Kamara revisite des publicités historiques, celles du chocolat Banania. Dans ces images détournées, l’artiste interroge : pourquoi ces clichés perdurent-ils encore ? D’une plume engagée, il expose les injustices et honore le courage des soldats africains souvent ignorés.

Fodé Kamara, dont l’engagement artistique a débuté à Paris en 1985, livre ici une œuvre « révolte poétique », comme le souligne le programme de la Biennale. Peintures, mises en scène : tout concourt à rappeler l’héroïsme moqué des tirailleurs. « C’est un devoir de mémoire », martèle la voix off de l’exposition.

Dans l’espace scénographié par Kamara, les visiteurs sont plongés dans un passé revisité avec respect. La découverte des tableaux nommés ‘Parcours’ ou ‘Émitaï’ révèle une intention claire : réveiller les consciences à travers l’art. Poèmes et histoires font écho aux toiles, offrant une double résonance esthétique et littéraire.

L’art engagé de Kamara ne laisse pas indifférent. Sa démarche trouve un écho particulier chez les jeunes visiteurs, venus nombreux. « L’art pour combattre l’oubli », tel est le message fort que chacun emporte en quittant l’exposition. Kamara s’affirme, avec conviction, comme une voix contemporaine essentielle dans la lutte contre la marginalisation historique.

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