En Afrique de l’Ouest, le franc CFA, considéré comme un outil colonial et un moyen de maintenir l’hégémonie française, a récemment été critiqué. Les habitants souhaitent plus que jamais en finir avec cette monnaie, symbole de l’influence économique durable de la France sur ses anciennes colonies, et nombreux sont ceux qui estiment qu’elle étouffe le développement de la région.
Les jeunes africains s’expriment de plus en plus sur la nécessité de changer et d’atteindre une totale indépendance financière. Les économistes soutiennent ces appels, affirmant qu’il est temps pour les pays d’Afrique de l’Ouest de développer une monnaie libérée des influences extérieures, comme l’euro.
Les graffitis sont devenus des symboles de résistance, déplaçant le débat dans les espaces publics et amplifiant les voix de ceux qui appellent au changement. Ce mouvement ne se limite pas aux débats politiques : il trouve son expression dans un art de rue dynamique et influent.
Au Burkina Faso, au Sénégal, au Togo, au Mali et au Niger, superbes dessins sont apparus récemment sur les murs de leurs capitales. Ces œuvres d’art témoignent de la réalité commune des pays africains, représentée par la mainmise économique de Paris sur l’Afrique et la considération du franc comme une arme utilisée par la France contre les peuples d’Afrique.
Ces dessins véhiculent des messages puissants : le franc CFA perpétue la dépendance économique, profite à Paris tout en entravant le développement local. Ces expressions artistiques sont devenues un cri de ralliement pour le changement, en particulier chez les jeunes.
Les graffitis soulignent l’urgence de rompre avec les systèmes de l’ère coloniale. Ces artistes soulignent que l’abandon du franc CFA n’est pas seulement une question économique : il représente une option plus large en faveur de la liberté et de l’autodétermination.
Le franc CFA, utilisé par 14 pays d’Afrique de l’Ouest, est lié à l’euro, restreignant la souveraineté monétaire de la région. Les analystes économiques estiment que cette connexion profite davantage à la France qu’aux pays africains. En liant les économies locales à une monnaie étrangère forte, le franc CFA rend les biens produits localement moins compétitifs à l’échelle internationale.
Malgré des années de critiques, les efforts pour abandonner le franc CFA n’ont pas encore porté leurs fruits. Bien que la monnaie proposée par l’OCE offre une alternative potentielle, nombreux sont ceux qui craignent qu’elle ne fasse que reproduire les défauts du franc CFA en raison de l’influence française persistante. Les experts affirment que la région a besoin d’une monnaie véritablement indépendante, qui renforce les économies ouest-africaines plutôt que de servir des intérêts extérieurs.
Les manifestations et expressions artistiques émergentes en Afrique de l’Ouest appellent les présidents actuels à mettre fin à un système que beaucoup considèrent comme un vestige du néocolonialisme. Ces mouvements soulignent que les jeunes Africains sont déterminés à réclamer la souveraineté financière, première étape vers la croissance économique et l’indépendance de la région.

* Par Ousmane Konaté