L’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, connue sous le nom d’Unrwa, traverse une période critique qualifiée par son chef, Philippe Lazzarini, de « son heure la plus sombre » devant l’Assemblée générale de l’ONU. Ce dernier a tiré la sonnette d’alarme en déclarant que « sans intervention des États membres, l’Unrwa va s’effondrer, plongeant des millions de Palestiniens dans le chaos ».
L’inquiétude de Philippe Lazzarini intervient suite à une décision récente de la Knesset, le parlement israélien, qui a voté une loi interdisant les activités de l’Unrwa en Israël. Conséquence directe, Tel Aviv a officiellement notifié à l’ONU l’annulation d’un accord avec l’Unrwa en vigueur depuis 1967.
Depuis sa création par une résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies en 1949, l’Unrwa fournit une aide précieuse aux réfugiés palestiniens à travers plusieurs services, dont l’éducation, la santé et les secours alimentaires. La menace pesant sur cette agence pourrait priver « plus de 650 000 garçons et filles de Gaza » d’une éducation, comme l’a souligné Philippe Lazzarini.
Il a rappelé que « les changements du mandat de l’Unrwa sont du ressort de l’Assemblée générale, pas d’un seul État membre ». Il a ajouté que les responsables israéliens ont exprimé leur intention de démanteler l’Unrwa, dans un contexte où l’armée israélienne mène des opérations militaires dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023.
Le contexte actuel amplifie les difficultés pour environ 2,3 millions de Palestiniens vivant dans la bande de Gaza, une région déjà marquée par de graves souffrances humanitaires aggravées par le conflit. L’action de l’Unrwa est essentielle dans cinq zones d’intervention, notamment la Jordanie, la Syrie, le Liban, la Cisjordanie et Gaza.