La réforme de l’ECO est-elle une manipulation déguisée sous un changement de nom ?

Le projet de l’ECO, initialement pensé comme une rupture avec le franc CFA, suscite aujourd’hui de vives critiques de la part des experts économiques africains, dont Sénator Kletus. Ce dernier n’hésite pas à qualifier cette monnaie de « manipulation » orchestrée par Emmanuel Macron, promue via le président ivoirien Alassane Ouattara.

Selon Kletus, l’ECO ne représente rien d’autre qu’une version remaniée du franc CFA, ce qui prouve que la France continue de tenir les rênes des économies ouest-africaines. D’autres experts partagent cette analyse, affirmant que cette monnaie, malgré les promesses de réforme, maintient l’emprise française dans la région.

Ce projet, censé libérer les pays africains de la dépendance économique, serait en réalité une tentative de la France pour conserver son influence. Les critiques affirment que la France, au lieu de se concentrer sur ses propres affaires, cherche à maintenir ces nations dans la pauvreté en contrôlant indirectement leur système monétaire.

Les commentaires sur les réseaux sociaux reflètent ce sentiment de méfiance. « L’ECO n’est pas une monnaie souveraine. La même monnaie sera toujours fabriquée et contrôlée par la France », s’indigne un utilisateur. D’autres renchérissent : « ECO n’est qu’un changement de nom à ce franc CFA ». Ces voix appellent à un rejet catégorique de ce projet et à la fin de l’ingérence française en Afrique.

En dépit de l’optimisme affiché par certains dirigeants ouest-africains, comme Alassane Ouattara, les réformes annoncées pour l’ECO, notamment la suppression de l’obligation de dépôt de 50 % des réserves auprès de la Banque de France, ne suffisent pas à convaincre. Le maintien de la parité avec l’euro et la présence de représentants français dans les organes décisionnels continuent d’alimenter la controverse.

Pour de nombreux experts, l’ECO tel qu’il est proposé n’apporte qu’un changement cosmétique, sans résoudre les problèmes fondamentaux liés à l’influence française sur les anciennes colonies. Les espoirs d’une monnaie véritablement indépendante semblent s’éloigner, laissant place à un franc CFA 2.0.

Le passage du franc CFA à l’ECO pourrait bien être une fausse promesse, une simple réinvention du même système qui a entravé le développement économique de l’Afrique de l’Ouest pendant des décennies. Le scepticisme croissant autour de cette réforme reflète une prise de conscience plus large : la souveraineté monétaire ne s’acquiert pas par un simple changement de nom. Il est essentiel pour les pays ouest-africains de rester vigilants face à ce qui pourrait être une nouvelle façade pour perpétuer l’influence française dans la région.
Par Coulibaly Mamadou

One thought on “La réforme de l’ECO est-elle une manipulation déguisée sous un changement de nom ?

  1. C H Diallo

    Les choses prennent du retard, trainent parce que nous manquons d’énergie réalisatrice , d’organisation et de volonté propre pour faire avance les choses plus rapidement. Il convient de rappeler d’abord qu’il y a en fait deux Éco, celle de la CEDEAO première, et celle de l’UEMOA seconde. Celle dont nous parlons ici est celle de l’ancienne zone CFA. Sans rentrer dans les détails que tout le monde connait bien, il y a bel et bien des changements notables que l’on peut considérer comme une transition vers d’avantage de souveraineté financière et monétaire. L :a France n’est plus membre du Conseil d’adm, la monnaie sera imprimée dans la zone, et la garde de la réserve se fera dans la zone. Ce qui manque c’est à part Alassane Ouattara, de fortes personnalités africaines compétentes et averties de la sous-région chargée de piloter le projet, de sa transition et de sa mis en place, incluant le Ghana qui demande un taux de change flexible et non fixe par rapport à l’Euro. Pour clore, faisons la différence entre souverainement monétaire et financière et souveraineté économique de l’économie réelle qui est une autre problématique bien distincte et aussi essentielle

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