Le nord du Sénégal est frappé par de graves inondations, conséquence de la montée des eaux du fleuve Sénégal. Selon Pape Ngor Ndiaye, responsable des prévisions et réduction des risques à l’Agence nationale de l’Aviation civile et de la Météorologie (ANACIM), ces inondations sont directement liées à des phénomènes météorologiques complexes ayant provoqué une accumulation d’eau dans le bassin fluvial. La crue du fleuve résulte principalement des fortes précipitations tombées sur la région et en amont, en Guinée, où naît le fleuve.
D’un point de vue technique, le mois de septembre a connu une pluviométrie exceptionnellement élevée, succédant à un mois d’août relativement sec dans la région du fleuve Sénégal. Selon l’ANACIM, les précipitations sont devenues régulières à partir de la seconde moitié d’août, avec des intensités dépassant souvent les 100 mm par jour, remplissant rapidement le lit du fleuve. « C’est la combinaison des précipitations intenses et continues sur l’ensemble du bassin du fleuve, particulièrement en Guinée, qui a provoqué cette situation », explique Pape Ngor Ndiaye.
L’infrastructure du bassin joue également un rôle dans la dynamique des crues. En raison du niveau de saturation du sol, l’eau ne s’infiltre plus et s’accumule en surface, augmentant ainsi le débit du fleuve. Cette saturation a été accélérée par la succession rapide de pluies intenses, avec des épisodes où les précipitations ont largement excédé la capacité de drainage naturelle des sols de la région.
Concernant la menace d’inondation à Saint-Louis, Ndiaye ajoute que la ville est particulièrement vulnérable en raison de sa position en aval du fleuve et de sa faible altitude. La conjonction d’une pluviométrie abondante et d’une topographie peu propice à l’évacuation rapide des eaux renforce les risques de débordement dans cette zone. « Saint-Louis est en ligne de mire, et si les pluies prévues avant le 20 octobre se réalisent, la ville pourrait connaître des débordements importants », prévient l’expert de l’ANACIM.
Cependant, l’ANACIM anticipe un apaisement progressif de la situation à partir de la fin octobre. La saison des pluies devrait progressivement s’achever dans le nord et le centre du Sénégal, à partir de la dernière décade d’octobre. « Après le 20 octobre, la majeure partie du pays, notamment les régions nord et centre, verra la fin des précipitations, ce qui marquera la fin de l’hivernage », rassure Pape Ngor Ndiaye.
Ce ralentissement des précipitations devrait permettre aux niveaux d’eau du fleuve de baisser, réduisant ainsi progressivement les risques d’inondations, bien que des zones du sud du pays continueront à connaître quelques pluies éparses avant l’arrêt complet des précipitations.