Souvenirs marquants avec Amadou Makhtar Mbow

Je rencontre Amadou Makhtar Mbow pour la première fois vers la fin de mes études, alors qu’il est ministre de l’Éducation nationale du Sénégal. Rapidement après, il rejoint l’Unesco dont il deviendra Directeur général. À son retour à Dakar après douze ans à la tête de cette institution, il assiste à de nombreuses manifestations intellectuelles et culturelles.

En 1996, lors du dixième anniversaire du décès de Cheikh Anta Diop au Cices, Mbow préside une séance où je donne une conférence sur la marginalisation de l’Afrique. C’est le début de notre amitié. Plus tard, lors de la Fiara, nous discutons devant une carte de Saint-Louis où il me révèle que son père est né à Nguélar. Contrairement à la croyance populaire, il affirme être né à Dakar.

En 2013, à l’École normale supérieure, il introduit le Cours inaugural de l’Université du Troisième âge sans notes, captivant son auditoire avec des anecdotes sur Lamine Guèye et les difficultés des Africains à obtenir une éducation en France sous la colonisation. Il raconte que Guèye a défié les restrictions françaises pour devenir le premier docteur en droit de l’AOF.

Lors de la décision d’organiser les Assises nationales en 2008, j’accepte d’y participer après avoir appris que Mbow en serait le Président. Il m’invite à le rejoindre pour des discussions au bureau qui lui a été attribué.

Amadou Makhtar Mbow était une mémoire vivante du Sénégal, partageant des récits détaillés de l’histoire du pays. Lors de notre dernière rencontre en 2015, il me confie avoir presque terminé ses Mémoires, malgré des problèmes de santé. Il m’a toujours appelé « turandoo » (mon homonyme), nous plaisantions souvent sur nos dates de naissance respectives.

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