Au Rwanda, la campagne pour la présidentielle et les législatives, prévues pour le lundi 15 juillet, touche à sa fin. Le président Paul Kagame, au pouvoir depuis près de vingt-cinq ans, est candidat pour un quatrième mandat de cinq ans. En l’absence des principales figures de l’opposition, seuls deux candidats se présentent contre lui.
Après un meeting, le chef de l’État a tenu une conférence de presse à Kigali, commentant notamment le dernier rapport des experts de l’ONU sur la RDC qui accuse l’armée rwandaise de combattre aux côtés du groupe rebelle M23.
Le dernier grand rassemblement politique du Front Patriotique Rwandais (FPR) a eu lieu ce samedi 13 juillet à Kigali, où des dizaines de milliers de personnes sont venues acclamer le chef de l’État. Une marée humaine arborant drapeaux rouge-blanc-bleu et casquettes floquées des initiales PK a investi les lieux. Justine, une participante, raconte qu’elle est partie de Masaka à 22h00, sans avoir dormi, pour soutenir Paul Kagame, ajoutant que lundi, les électeurs se lèveront tôt pour voter et confirmer leur soutien au président.
Pour ses partisans, ce rassemblement et l’élection du 15 juillet sont avant tout une manière de plébisciter son action et celle du FPR. Jean-Claude, un autre admirateur, considère Paul Kagame comme un héros. Avant son arrivée au pouvoir, seuls deux enfants de sa famille pouvaient aller à l’école, tandis qu’aujourd’hui, les fonds sont disponibles pour étudier. Il souligne également que sous Kagame, l’électricité est arrivée dans les campagnes, et qu’il a apporté l’unité et la réconciliation aux Rwandais.
À la tribune, Paul Kagame a présenté le scrutin de lundi comme une formalité, expliquant que les élections de lundi sont déjà conclues et qu’il préfère se concentrer sur le renforcement de la sécurité, la poursuite de la croissance économique, la bonne gouvernance basée sur la liberté de choisir et la démocratie. Lors de la dernière présidentielle en 2017, il avait été réélu avec plus de 98 % des suffrages.
Après son meeting, Paul Kagame a abordé le rapport des experts de l’ONU sur la RDC accusant l’armée rwandaise de combattre aux côtés du groupe rebelle M23, avec entre 3 000 et 4 000 troupes sur le territoire congolais. Il a rejeté ces accusations, critiquant le rapport pour son silence sur le lien entre le gouvernement congolais et les FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda), qu’il accuse de les armer et de les aider à devenir une plus grande force. Kagame suggère que l’enjeu ne devrait pas être la présence supposée de forces rwandaises à l’est de la RDC, mais les raisons derrière cette présence.
