Les législateurs ougandais s’interrogent sur l’implication de la National Enterprise Corporation (NEC), une société appartenant aux Forces de défense du peuple ougandais (UPDF), dans les services de sécurité privés. Cette situation risque de semer la confusion dans l’esprit du public.
L’an dernier, la NEC, branche commerciale de l’UPDF, a intégré le secteur de la sécurité privée, suscitant des inquiétudes parmi les membres du Parlement. Les députés du Comité des commissions, des autorités statutaires et des entreprises d’État (COSASE) ont abordé la question lors d’une réunion avec le directeur général de la NEC, le lieutenant-général James Mugira, le 5 juillet 2024.
Le vice-président du Comité, Allan Mayanja, a demandé à Mugira d’expliquer la constitutionnalité de l’implication de l’UPDF dans la fourniture de services de sécurité privés, se demandant si cela ne contredisait pas l’article 210 de la Constitution.
Mugira a clarifié que la NEC n’utilisait pas de personnel de l’UPDF, mais recrutait plutôt des vétérans, des membres des forces de police ougandaises, des civils et des rapatriés de pays comme l’Irak. Il a précisé que ces personnes constituaient le cœur de leur force de travail et que la NEC était enregistrée auprès de la police, qui délivre également les licences nécessaires.
De plus, il a déclaré que les armes utilisées par la NEC étaient des fusils semi-automatiques, similaires à ceux utilisés par d’autres organisations privées, et que l’UPDF ne payait pas les salaires des employés de la NEC.
Yusuf Nsibambi, député représentant le comté de Mawokota Sud, a déconseillé de recruter des vétérans, estimant que la majorité des Ougandais supposent que ces vétérans sont toujours sous le contrôle de l’armée. Selon lui, la distinction entre un vétéran et un officier militaire en service n’est pas claire pour le public, et tout abus pourrait être attribué à l’armée.
Mugira a reconnu qu’il peut y avoir un malentendu entre les soldats à la retraite et ceux en service actif, mais a précisé que les soldats en service sont pris en charge par le gouvernement, contrairement aux vétérans. Il a souligné que la méprise autour de cette question est due à des idées fausses et a appelé à la compréhension et au soutien de cette initiative dans l’intérêt du pays.
Il a également mentionné que les anciens militaires qui ont travaillé aux Émirats arabes unis et dans d’autres pays sont intégrés sur le marché du travail et bénéficient d’un emploi.