Économie sénégalaise en difficulté : vers une réforme du crédit marchand

L’économie sénégalaise peine à décoller faute d’adaptation aux réalités locales, selon Cheikh Tidiane Diop, expert financier et banquier à la retraite. Pour remédier à cela, il invite les autorités à adapter les modes de financement aux réalités sociales à travers un code de crédit marchand.

Les financements classiques n’ont pas permis de résoudre les difficultés économiques des populations, faute d’alternatives adaptées aux réalités du pays. Pour sortir le pays de cette impasse, Cheikh Tidiane Diop, fondateur du Crédit Commercial Garanti (CCG), estime que la structuration de l’économie en termes de financement doit être revue.

Ce code de crédit marchand structurerait le marché du crédit à travers le financement de l’économie par les banques. Il a partagé cette vision face à la presse, expliquant les particularités du concept de crédit marchand. Ce dispositif doit offrir des garanties à tous, conformément aux structures sociales et économiques du Sénégal.

Le crédit marchand permettrait à toute personne, quelle que soit son activité commerciale ou économique, de vivre de ses revenus grâce à une assurance ou un crédit bancaire adapté à ses besoins. Pour en bénéficier pleinement, il serait nécessaire de mettre en place un registre de code marchand pour recueillir et transmettre les données du marché à l’État.

Ce registre recueillerait quotidiennement les données et les transactions sur les marchés, facilitant l’appréhension des risques et permettant à l’État d’assurer ses fonctions de garant des personnes et des biens. Un code de crédit marchand élaboré en tenant compte des pratiques et règles locales pourrait ainsi voir le jour.

Cheikh Tidiane Diop a souligné que les populations auraient alors la possibilité de collaborer avec les assurances et les banques en toute liberté et responsabilité, créant ainsi des richesses. Il estime que cette démarche est motivée par le récent changement de régime politique et les urgences sociales, notamment l’approvisionnement en produits alimentaires accessibles.

Néanmoins, il identifie comme obstacle l’identification inconsciente de l’État à l’État colonial et à son système de pensée. Selon lui, l’État devrait observer et comprendre le fonctionnement de la société pour adopter des politiques publiques capables d’instaurer la confiance et assurer le bon fonctionnement de l’économie.

En outre, Cheikh Tidiane Diop propose de réexaminer la loi sur l’OHADA, qu’il juge non conforme aux réalités locales, en particulier la disposition stipulant que les créances doivent être certaines, liquides et exigibles. Le registre de crédit marchand faciliterait l’inclusion des populations au marché financier, créant des conditions de sécurité, de fluidité et de rentabilité pour l’économie.

Laisser un commentaire