Thiénaba se distingue par ses progrès dans l’élimination du paludisme depuis 1999

De zone à forte contamination dans les années 1999, la localité de Thiénaba dans la région de Thiès est passée en zone d’élimination du paludisme. Aujourd’hui, il est difficile pour les acteurs de la réponse de trouver des cas. Les rares personnes atteintes viennent généralement de l’étranger. Plusieurs stratégies de lutte ont permis ces progrès, telles que le parrainage entre voisins, la sensibilisation pour l’utilisation de moustiquaires et les campagnes de nettoyage environnemental.

On ne meurt plus de paludisme à Thiénaba. Les résidents se sont investis dans la lutte afin de contrer la forte contamination qui sévissait dans cette localité il y a quelques décennies. À son apogée, la localité connaissait de nombreux décès, notamment parmi les enfants, les femmes enceintes et les jeunes. Grâce à une intervention communautaire, Thiénaba est désormais citée en exemple.

Assane Ndione, infirmier-chef de poste de Thiénaba, explique que les rares cas de paludisme notés dans la zone proviennent de l’extérieur. « Certains cas de paludisme agissent dans la zone. La personne peut voyager et rentrer à Thiénaba pendant longtemps sans développer le paludisme. Mais, par la suite, elle peut contaminer un membre de sa famille. Dans ce cas, ce n’est plus un cas importé, mais un cas autochtone », précise-t-il. Sur l’ensemble des cas de paludisme à Thiénaba, 85 % sont des cas importés, souvent apportés par des transporteurs, des voyageurs ou des éleveurs venant de régions comme Goundiaye.

Avec un taux de prévalence de 0,2 %, Thiénaba est exemplaire en matière de bonnes pratiques dans la lutte contre le paludisme. Ce succès est en partie dû à El Hadji Diop, qui a initié une association de lutte contre le paludisme en 1999, après le décès de sa fille. En 2023, Thiénaba a recensé 23 cas de paludisme, contre plus de 50 cas rien qu’en juin et décembre 2019, juste avant l’arrivée de M. Ndione au poste de santé.

Assane Ndione souligne l’importance de l’association créée par El Hadji Diop pour réduire le taux de prévalence et d’incidence. Selon lui, les femmes ont joué un rôle essentiel dans l’élimination du paludisme à Thiénaba. Elles ont organisé des causeries, des séances de sensibilisation, des mobilisations sociales et des journées de nettoyage pour éviter la propagation des larves pendant l’hivernage. Les activités avec les ASC de football ont également contribué à sensibiliser la communauté sur l’importance d’utiliser des moustiquaires et de se rendre rapidement dans les structures de santé en cas de forte fièvre.

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