Une Journée nationale de l’Atlas des pesticides au Sénégal a été organisée ce mardi. Elle a été animée par des panélistes universitaires, des représentants des collectivités territoriales, des organisations paysannes, des journalistes, entre autres. L’objectif est d’informer tant les citoyens que les autorités sur l’utilisation des pesticides chimiques et sur les alternatives en faveur d’un système alimentaire durable dans un pays où plus de 5 mille tonnes sont consommées.
« Les enjeux liés à l’utilisation des pesticides sont multiples, tant en termes de santé humaine et environnementale que sur les plans économique et social », a déclaré Jean Michel Wally Sene, secrétaire général de Enda Pronat et membre de Enda Thiers Monde.
Il explique que l’agriculture, étant une activité traditionnelle dans la société sénégalaise, a été totalement transformée par la révolution verte qui a encouragé l’utilisation de pesticides chimiques de synthèse pour lutter contre les ravageurs et augmenter les niveaux de rendement.
Il précise que si certains constatent des résultats satisfaisants en termes de productivité, pour la grande majorité, il est clair que les choses vont dans la mauvaise direction. En effet, certains ravageurs ont développé une résistance aux pesticides, ce qui signifie que les résultats escomptés ne sont plus au rendez-vous.
Jean Michel reconnaît que des efforts ont été faits au niveau national et régional par les autorités, mais des difficultés persistent, notamment en ce qui concerne le contrôle total des pesticides. En effet, tous les produits ne sont pas autorisés, mais sur le terrain, des produits interdits sont utilisés. De plus, les subventions accordées à ces pesticides montrent que le pays consomme plus de 5 mille tonnes, dont 70% sont importées.
Selon lui, cela nécessite une mobilisation des acteurs de la société civile et de l’État pour se réunir autour de la table et trouver des solutions durables qui ne se limitent pas à l’agroécologie…