Pour la première fois, le président de la République nouvellement élu, Bassirou Diomaye Faye, n’a pas accordé la traditionnelle grâce présidentielle aux détenus à l’occasion des célébrations nationales et religieuses de cette année. Habituellement, le chef de l’État sénégalais offre sa grâce à certains prisonniers lors de la fête de l’Indépendance le 4 avril, de la Korité, de la Tabaski, et du Nouvel an. Cependant, cette année, aucune grâce n’a été octroyée ni le 4 avril, ni à la fin du Ramadan.
Les prisonniers éligibles à cette mesure, incarcérés dans les 37 prisons du Sénégal, n’ont pas bénéficié de la clémence présidentielle, un fait rapporté par le quotidien Walfadjri Quotidien qui cite une source judiciaire anonyme. Cette source suggère que l’absence de grâces pourrait être due à un manque de dossiers complets à la disposition du président Diomaye Faye, indiquant un possible souhait du président de procéder à des vérifications supplémentaires sur les individus éligibles. « Peut-être qu’il veut procéder à des vérifications sur les personnes éligibles à la grâce. Il veut être prudent, c’est normal, » a révélé cette source au quotidien.
L’interruption de cette tradition survient dans un contexte particulier : le président Diomaye Faye, ayant prêté serment le 2 avril, n’avait pas encore formé son gouvernement à la date habituelle de publication de la liste des détenus graciés, qui est normalement le 3 avril. Au moment de la Korité, bien que le gouvernement ait été nommé, plusieurs ministres clés, y compris le Garde des Sceaux, Ousmane Diagne, responsable de la mise en œuvre des grâces, n’avaient pas officiellement pris leurs fonctions.