Analyse d’expert : COP28-Climat, plusieurs questions sans réponses ? À quoi servent réellement les négociations sur le climat à l’échelle mondiale si les propositions phares sur les énergies fossiles ne sont pas adoptées ?
Cette année, encore les médias internationaux ont rué la COP28 d’articles sur les blocages notés dans les propositions d’abandon progressive des énergies fossiles au profit des énergies renouvelables. Certains climatosceptiques considèrent la Cop28 de cette année comme un événement touristique plutôt qu’un événement scientifique.
Dubaï a certes proposé des actions sur le tourisme durable, l’hôtellerie écologique durable mais la quantité de Co2 émise durant le mois de décembre pour organiser la Cop28 comprenant les gaz des milliers d’avions qui ont fait les navettes pour le transport des délégués sur Dubaï, les milliers de tonnes de déchets associés aux transports aériens, terrestres et au logement des milliers de participants durant la Cop28, le fonctionnement exponentiel des restaurants émetteurs de tonnes de Co2 durant la Cop28, les milliers de mètres cubes d’eau exceptionnels consommés durant la Cop28 sont autant d’éléments qui encouragent les climatosceptiques dans leurs lobby contre le changement climatique qui est certes une réalité mais son modèle de communication pose de réels problèmes et doit être profondément repensé.
Selon plusieurs experts, pour une Cop-climat, Dubaï aura enregistré le taux d’émission de Co2 le plus élevé de toutes les régions du monde en un mois durant ces dernières années?
Le fond pertes et dommage a certes été adopté, mais les impacts des autres fonds sur le climat ont ils été évalué afin de faire ressortir des guides sur les bonnes pratiques et les leçons apprises?
Les actions climatiques ont ils un impact positif au moment où l’investissement sur les énergies fossiles ne cesse d’augmenter?
Chaque chef d’état aura essayé de montrer l’engagement total de son pays dans la lutte contre le changement climatique mais la Cop28 aura le mérite de prouver en 2023 au monde entier que l’industrie fossile est de loin au dessus de tous les gouvernements.
Donc, est ce qu’il n’est pas aujourd’hui temps de repenser le modèle climatique? Est ce qu’il n’est pas temps d’évaluer les impacts des Cop28 et de proposer un nouvel modèle de réunion internationale sur le climat?
Est ce qu’il n’est pas temps de réfléchir sur un modèle de développement par région du monde intégrant juste des indicateurs sur le CO2?
« Un seul monde, avec un seul peuple dans un environnement sain ».
Pathé Diéye Expert en gestion des risques et des impacts environnementaux dans l’industrie extractive Conseiller technique DEEC Ministère de l’environnement du Sénégal.