Pape Sadio Thiam, enseignant chercheur en science politique, jette un regard critique sur le candidat Apr/Bby en perspective de la Présidentielle 2024. Le journaliste et chroniqueur politique, sur Révélations, le quotidien en ligne, examine à la loupe les chances du Premier ministre Amadou Bâ de succéder à son mentor qui lui a légué et actif et passif de son bilan. Morceaux choisis
« Sur le plan programmatique, il y a quand même une contradiction manifeste à relever, parce qu’il me semble qu’Amadou Ba veut s’inscrire dans la continuité, en parachevant le Plan Sénégal Emergent (PSE). Sur le plan communicationnel, c’est une grosse erreur qui va se retourner contre lui. C’est vrai, il n’a pas les coudées franches pour oser porter une alternative au PSE, sinon ce serait perçu comme un manque de reconnaissance vis-à-vis de son bienfaiteur.
« Le PSE qui nous promettait le grand soir, pour baliser et planifier les voies d’une émergence économique à notre pays, n’a pas tenu ses promesses. Au contraire le Sénégal, après plusieurs années de mise en œuvre de ce plan, s’est retrouvé avec un endettement massif, constate t-il pour s’en désoler que.
« Parmi ses nombreuses promesses il y avait la création de 500.000 emplois pour les jeunes, mais aucun plan sérieux n’a été mis en place pour doper la création de ces fameux 500.000 emplois 3 ans après on est à des années-lumière du compte en effet.
« Sur le plan politique, Amadou Ba, en dehors de son manque de charisme, traîne pas mal de faiblesses pour devenir le cinquième président de la République. Malgré tout le bruit, relayé par des médias acquis à sa cause, il n’a pas encore justifié son poids électoral. Un leader politique, c’est d’abord une base électorale, or Amadou Ba peine à s’imposer aux Parcelles Assainies.
« En 2014 comme en 2022, Ba ne s’est pas présenté comme candidat à la mairie des Parcelles Assainies. Au lieu d’aller sur la liste départementale à Dakar aux dernières législatives, Amadou Ba s’était exilé à la deuxième position sur la liste nationale, derrière Mimi Touré. Jusqu’ici, Amadou Ba n’a eu qu’un plébiscite médiatique et étatique, sans compter qu’i est fortement contesté au sein de son propre parti, puis au sein de la coalition Benno Bokk Yakaar ».
