Face aux nouvelles opportunités de production de pétrole et de gaz, le Mouvement des entreprises du Sénégal (MDES) exprime son désir pour une « appropriation de la plénité de la jouissance des ressources naturelles » nationales. Dans un pays longtemps considéré comme pauvre et fortement endetté, le Sénégal pourrait bientôt devenir un État pétro-gazier, suscitant de grands espoirs pour le développement socio-économique du pays.
Le développement du Sénégal est actuellement entravé par le chômage des jeunes, l’accès limité au financement pour les petites et moyennes entreprises et les disparités régionales en matière de développement. En réponse à cette situation, le MDES a invité le gouvernement sénégalais et plusieurs acteurs de développement à réfléchir ensemble à la manière de « façonner un avenir économique radieux pour notre cher pays ».
Mbagnick Diop, le président du MDES, a déclaré lors de cette rencontre que le secteur privé sénégalais a un « rôle crucial » à jouer dans cette transformation. Il a souligné l’importance de créer un environnement propice à l’innovation, à l’investissement et à la création d’emplois, en passant par des réformes structurelles visant à simplifier les procédures administratives, à renforcer l’Etat de droit et à promouvoir la transparence dans les affaires.
Mouhamed Boun Abdallah Dionne, ancien Premier ministre du Sénégal, a quant à lui souligné que son pays devrait s’inspirer du modèle norvégien pour gérer ses ressources naturelles. Il a regretté que les sociétés minières étrangères exploitent souvent les ressources en Afrique et rapatrient leurs bénéfices, contrastant avec la Norvège qui a réussi à « s’approprier ses ressources».
En conclusion, M. Dionne a préconisé que les pays subsahariens élaborent des stratégies gagnantes pour éviter le syndrome de « pays riches peuplés de pauvres ». Pour que les hydrocarbures puissent générer des revenus pour un pays, « il faudrait que les États détiennent des parts importantes » dans les revenus des entreprises.
