La ville de Derna en Libye a été l’un des lieux les plus touchés par les inondations dévastatrices du 10 septembre. Suite à de fortes intempéries, deux barrages ont cédé, exacerbant la catastrophe. Patrick Haimzadeh, ancien diplomate et spécialiste de la Libye, explique que la topographie de Derna a joué un rôle majeur dans l’aggravation de la situation.
Située en bord de mer et construite sur un fleuve recevant toutes les eaux de pluie de la région, Derna a été submergée par une quantité d’eau dépassant largement la capacité des barrages construits il y a cinquante ans sous le régime de Mouammar Kadhafi. Ces structures, conçues pour retenir une trentaine de millions de mètres cubes, ont dû faire face à un afflux de 115 millions de mètres cubes d’eau.
La situation actuelle sur place reste très incertaine. La seule route d’accès à la ville est coupée, rendant les opérations de sauvetage et la reconstruction difficiles. La solution pourrait venir de la mer, mais cela nécessitera une logistique conséquente.
La reconstruction de Derna est d’autant plus incertaine que la situation politique en Libye est instable. Depuis la chute du régime de Kadhafi, le pays est miné par des oppositions entre deux clans et aucune initiative majeure de travaux publics n’a été lancée depuis 12 ans. Face à cette situation, l’avenir de Derna reste en suspens.