Retro 2O22 : Arrestations liées aux réseaux sociaux, Papito, Diop Taïf, Ousmane Diagne…

Rétrospective sur les arrestations pour des supposées dérives sur les réseaux sociaux, le Sénégal en compte beaucoup cette année. Et bizarrement, la majeure partie des personnes arrêtées sont des militants du Pastef, de Ousmane Sonko. Si certains conçoivent ces arrestations comme un acharnement sur les Pastéfiens, l’Etat par contre invoque la nécessité de réguler les réseaux sociaux.

A maintes reprises lors de ses sorties, le président Macky Sall a émis la volonté de réguler les réseaux sociaux. Ses ministres lui ont emboité le pas, à l’imitation du ministre de la Communication, Moussa Bocar Thiam. Ce projet de régulation des réseaux sociaux suscite cependant des critiques de la part de certains défenseurs des droits de l’homme, qui craignent une glissade vers la dictature.

Bref, en attendant une loi pour réguler les réseaux sociaux annoncée par le Chef de l’Etat, la justice a été activée pour emprisonner des activistes, et des militants de l’opposition voire des journalistes. Avec le motif principal de diffusion de fausses nouvelles, des jeunes sont mis au gnouf, dès fois plusieurs mois, dans l’attente d’une audition au fond ou d’un jugement définitif.

Ousmane Diagne, Papito Kara (en prison)

Ces deux jeunes sont arrêtés dans l’affaire des détournements des Unes de journaux. Ousmane Diagne, arrêté au mois d’août, va bientôt boucler ses quatre mois de prison. Outhmane Diagne, d’après son avocat, est arrêté juste pour avoir partagé sur sa page Facebook des « Unes » de journaux satiriques avec en entête 3 emoji de sourires. Or, dénonce-t-il, Des dizaines de personnes ont aussi partagé cela sans être inquiétées une seule fois. On lui impute ainsi une diffusion de fausses nouvelles. Mieux, aucun journal n’a déposé plainte contre lui. L’Observateur n’a pas déposé de plainte, c’est le procureur qui s’est autosaisi. C’est tout simplement extraordinaire ! », a notamment déploré Me Bamba Cissé.

Toujours selon les mêmes motifs de détournement des Unes des journaux et diffusion de fausses nouvelles, Papito Kara, arrêté, va lui aussi boucler ses 4 mois de prison. Et sa famille sollicite la clémence du président de la République.

Regardez :

Ndongo Diop (en prison)

Ndongo Diop Pastef a été arrêté au mois d’octobre par la Sûreté urbaine, après un live de 42 minutes 57 secondes dans lequel il aurait tenu des propos désobligeants contre le procureur de la République. Après son audition, il a été inculpé et placé sous mandat de dépôt pour appel à l’insurrection, appel à la violence et à la haine, menaces de mort sur des autorités judiciaires mais aussi diffusion de fausses nouvelles.

Diop Tayif (en prison)

Diop Taïf, autre militant de Pastef, rallonge la liste des Sénégalais arrêtés du fait de leur publication sur les réseaux sociaux. Mais, lui, son cas est spécial. Il a été juste arrêté le jour de la confrontation entre Ousmane Sonko et Adji Sarr, parce qu’il a « osé » filmer la prison de Rebeuss. Le plus, étonnant sur cette affaire, c’est que Diop Taïf était déjà informé par agent de renseignement, qu’il allait être arrêté ce jour.

https://youtube.com/shorts/g0BlOOt_3mc?feature=share

Fadilou Keita (en prison)

Le coordinateur du Néméku Tour de Pastef, Fadilou Keïta, est aussi arrêté et placé sous mandat de dépôt. Ce, suite à son post sur sa page Facebook dans lequel, il dénonçait la disparition du militaire Didier Badji. Il a accusé l’Etat du Sénégal d’être impliqué dans la disparition du militaire qu’il considère comme son frère, avant de dénoncer un ethnicisme, car le disparu est originaire de la Casamance. Ces propos lui couteront son arrestation, suivie de son placement sous mandat de dépôt pour diffusion de fausses nouvelles. A préciser que Fadilou Keita est le fils de l’ancienne présidente de l’OFNAC, Nafi Ngom Keïta.

Pape Alé Niang (en prison)

Et le journaliste boucle la liste des arrestations pour des propos tenus via les réseaux sociaux. En effet, le propriétaire du site Dakarmatin, a été arrêté suite à la divulgation d’un rapport d’enquête sur la gendarmerie dans l’affaire Sweet beauty. Placé sous mandat de dépôt à la prison de Sébikotane, Pape Alé Niang finira par entamer une grève de la faim, lui occasionnant une hospitalisation dans une clinique privée. Auditionné au fond après le soutien médiatisé de ses confrères, Pape Alé Niang finit par obtenir une liberté provisoire assortie d’un contrôle judiciaire. Mais cette liberté n’aura que peut durer. En effet, le journaliste verra son contrôle judicaire révoqué par le juge d’instruction du deuxième cabinet. Il lui est reproché d’avoir violé son interdiction de communiquer en public, inscrit dans son contrôle judicaire, suite à une publication et un live sur FacebooK. Il sera cueilli à son domicile, puis placé de nouveaux sous mandat de dépôt.

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