« Président de la République : Un maillot si lourd à porter ! » (Par Thierno Baldé)

C’est aujourd’hui, que le Sénégal se découvre réellement dans son essence par cette diversité qui l’identifie, l’incarne, dans ses plus belles vertus et le synthétise dans un mouvement d’ensemble que Macky Sall doit réellement mesurer les hautes charges qui sont les siennes.

Quand je vois ce Abdou Diallo, qui aurait pu choisir un destin tricolore et qui – la caque sent toujours le hareng – a préféré renforcer l’éclat de l’étoile verte au milieu du drapeau national, je me rends compte de ma vanité et du pédantisme dans mon verbe lorsque je m’autoproclame pompeusement, « Patriote », comme par usurpation d’un qualificatif.

Quand je vois ce Sadio Mané, l’un des meilleurs footballeurs au monde, manifester qu’il préfère ce Trophée à celui de la Ligue des Champions, quelque part sa rage et son courage évoquent le souvenir d’un certain El Hadj Ousseynou Diouf et Cie dévorant du coq, par un zénith de gloire.

Quand, du coin de la lucarne, je vois ces garçons aux guenilles, de Pikine à l’aéroport Léopold Sédar Senghor, bravant la faim et la soif, sur des kilomètres, pour accueillir l’équipe nationale, je réalise le proverbe qui apprend que « la femme de César ne saurait être soupçonnée…pour « Servir le Sénégal ».

Quand je vois Macky Sall entouré de ses plus farouches et féroces opposants et que l’image me rappelle un soir de « Sénégal92 », que je me mire dans le souvenir de l’opposant Abdoulaye Wade parmi les socialistes, il se confirme « cette exception sénégalaise », qui surmonte les contingences de la politique politicienne pour l’unité dans les moments graves du cursus de la Patrie.

Ah oui, M. Macky Sall ! Comme l’humble citoyen que je suis, vous allez vous dire certainement que vous n’avez plus droit à l’erreur. Ce Peuple vous a donné tous les honneurs et vous lui refusez la vérité sur la question du 3e mandat, en faisant perdurer le suspense. Ce Peuple vous a élu à 65%, mieux que le presque Mandela du Sénégal, Me Abdoulaye Wade, qui n’obtint pas ce score en 2000 en succédant à Abdou Diouf. Abdou lui-même ne dut son destin présidentiel qu’à la magie de l’article 35.

Le Ciel aidant, c’est sous votre magistère que le Sénégal va connaitre ses premières gouttes de pétrole, qui ont charrié des gouttes de salive de polémique. Pour la première fois, sous votre magistère, la Coupe d’Afrique des nations de football entre dans les mains périssables d’un président de la République du Sénégal ! Lequel n’aura ménagé aucun effort pour accélérer et exacerber le phénomène de la transhumance politique.

J’ose croire que dans deux ans, quand viendra le moment de partir par la grande porte, vous ne partirez pas par les persiennes de l’Histoire. Vous ne ferez pas moins que Senghor, Diouf et Wade, qui n’ont pas eu votre chance, ni connu cette corne d’abondance !

Jusqu’ici, sous votre magistère, le Sénégal a connu une double régression démocratique et économique.
La fête est belle. On dira pas adieu le Saint ! J’ose espérer que cette victoire est un tremplin pour de nouveaux rebonds et grands bonds vers le Progrès.

Par Thierno Diop

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